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Syndrome du bébé secoué : jusqu’à quel âge ?

Dernière question posée le 26/05/2020

J’ai une fille de 29 mois et je me demandais jusqu’à quel âge un enfant pouvait être victime du syndrome du bébé secoué ? En effet, c’est quelque chose qui me terrorise avec la peur de laisser ma fille à garder. Je suis pourtant infirmière mais nous n’avons pas d’informations jusqu’à quand cela est possible ? Est ce que l’enfant à obligatoirement des signes particuliers ou peut-on passer à côté ? Je vous remercie par avance

La réponse de notre expert

COUDY Caroline
CC

Les recommandations de bonne pratique pour le diagnostic et la prise en charge du syndrome du bébé secoué ont été mises à jour par la Haute Autorité de Santé en juillet 2017. Si cela vous intéresse pour vos connaissances d’infirmière, vous pouvez les consulter via le site dédié à ce syndrome: syndromedubebesecoue.com.

Les secousses en cause sont toujours violentes, produites le plus souvent par une saisie manuelle du thorax du bébé sous les aisselles. Les décélérations brutales antéro-postérieures de la tête sont responsables d’un ballottement du cerveau dans la boîte crânienne et de l’arrachement des veines ponts situées à la convexité.

Il survient la plupart du temps chez un nourrisson de moins de 1 an et dans 2/3 des cas de moins de 6 mois. D’un point de vue épidémiologique, les facteurs de risque identifiés et liés à l’enfant sont les suivants : sexe masculin ; prématurité ou complications médicales périnatales ; séparation mère enfant en période néonatale ; grossesse multiple ou rapprochée ; grossesse non désirée ; pleurs inconsolables.

Les signes cliniques ne peuvent pas du tout passer inaperçus.

Une atteinte neurologique grave peut être évoquée d’emblée, associant à des degrés divers :

– malaise grave : troubles aigus de la vigilance et de la conscience allant jusqu’au coma ;

– apnées sévères voire arrêt cardio-respiratoire ;

– convulsions répétées, voire état de mal convulsif ;

– signes d’hypertension intracrânienne aiguë (plafonnement du regard, vomissements) ;

– hypotonie axiale, déficit moteur brutal ;

– pâleur.

D’autres signes orientent aussi vers une atteinte neurologique :

– moins bon contact (dont contact oculaire avec errance du regard) ;

– signes d’hypertension intracrânienne chronique : macrocrânie évolutive, fontanelle bombante, vomissements, troubles ophtalmologiques :strabisme, nystagmus, stagnation et/ou régression psychomotrice.

Certains signes non spécifiques, pouvant égarer le diagnostic d’atteinte neurologique, sont à connaître :

– pâleur ;

– troubles de l’alimentation, mauvaises prises alimentaires (stagnation de la courbe de poids), vomissements sans fièvre ni diarrhée;

– troubles du sommeil ;

– modifications du comportement : bébé douloureux, irritabilité et pleurs.

Ces éléments, qui peuvent égarer le diagnostic, traduisent soit une hypertension intracrânienne (vomissements sans fièvre ni diarrhée, pleurs accentués par le décubitus dorsal), soit une anémie sévère.

Dans tous les cas, les symptômes surviennent immédiatement après le secouement.

Au total, votre enfant a largement dépassé l’âge à risque et vous n’auriez pas pu passer à côté car l’enfant qui a été secoué présente toujours des symptômes