Réveils nocturnes d’un bébé allaité d’1 an : que faire ?

Bonjour Madame,

On ne « donne » pas un objet de transition à un bébé car c’est lui qui décide et qui en choisit un. Or votre enfant n’a pas besoin d’objet de transition puisqu’elle a vos seins. Elle n’a pas besoin d’objet de transition puisqu’il n’y a pas de transition à faire du mode nouveau-né au mode nourrisson puisqu’elle tête comme un nouveau-né à la fin de chaque cycle de sommeil, et non comme un nourrisson de 10 mois.

Habituellement, cela vient vers 4-6 mois, quand la maman a compris qu’elle doit passer de l’allaitement « à la demande » à l’allaitement « à l’amiable ». Vous ne l’avez pas fait parce que vous le dites vous-même, vous aimez allaiter. Tant que vous n’aurez pas pris la décision de lui refuser votre sein dans la journée quand elle n’en a pas besoin pour se nourrir, elle ne s’en passera pas la nuit non plus. Il faut donc commencer par réguler cet allaitement le jour. Apprendre à dire « non » quand ce n’est pas le moment, et alors vous pourrez commencer à dire « non » la nuit. Mais pour cela, il faut accepter que l’enfant rouspète, pleure etc… Tant que vous culpabiliserez, vous n’y arriverez pas. D’ailleurs je me demande de quoi vous culpabilisez… de donner un rythme à votre enfant ? de lui apprendre que l’allaitement au bout d’un moment a des règles ? que vous avez besoin de repos et que donc il faut ces règles ?

Bien sûr elle arrêtera de téter la nuit un jour ou l’autre même si vous ne faites rien, mais ce sera peut-être dans 3 ans…  je ne sais pas. Certaines mamans l’acceptent, certains papas aussi. Mais si ce n’est pas votre projet, c’est à vous de jouer et à vous seule avec l’aide du papa. Dire « non » et ne pas laisser vos seins à sa disposition jour et nuit.

Bonjour Madame,

Vous me semblez tellement en panique (et je peux vous comprendre) que je suis sûre que chaque fois que votre enfant se réveille et veut le sein ou chaque fois que vous voulez lui donner un biberon, cette panique en vous crée une tension terrible que ressent votre enfant et … c’est la guerre … même si guerre contenue et uniquement « mentale »

Vous savez les biberons ne sont absolument pas indispensables. Ce qui est indispensable c’est le lait et les laitages pour le calcium. Il faudrait au moins 500 ml par jour. Jusqu’à 3 ans, on doit proposer 500 à 800 ml de lait par jour, cette ration comprenant le lait et les produits laitiers. Il faut savoir que 250 ml de lait apportent 300 mg de calcium, soit autant que 2 yaourts, 4 petits suisses, 80g de camembert ou 30 g d’Emmental ou de Comté. Vous pouvez donc varier les apports en produits laitiers. De plus le lait peut aussi être bu au verre.

En ce qui concerne votre allaitement : je pense que vous pouvez continuer à donner ce que vous avez matin et soir, sans tirer votre lait et votre enfant comprendra d’elle même lorsqu’il n’y aura plus de lait. Il est bien évident qu’il y a trois écueils : que le lait continue quand même à être produit au moins un peu et vous devez continuer à donner matin et soir et complétant éventuellement par un laitage et, deuxième écueil que le lait continue à être produit et que vous ne vouliez plus lui donner le sein ou alors qu’il n’y ait plus de lait et qu’elle continue à demander le sein comme un « doudou ». Pour ces deux dernières situations, il n’y a pas de solution autre que le refus de votre sein et l’accompagnement doux mais ferme de ses colères de frustration. Hélas … mais il n’y a pas de vie sans frustration même enfant …

Pour les réveils nocturnes il faut bien comprendre que votre petite fille réclame ce qu’elle a toujours eu et que vous ne voulez plus lui donner et c’est normal … c’est effectivement très dur pour elle et vous devez accepter, encore une fois, qu’elle crie tout en l’accompagnant : en allant la voir souvent dans ses cris mais en ne cédant pas (donner le sein) et là, son papa, si elle a un papa car vous n’en parlez pas, doit s’impliquer beaucoup : c’est à lui de se lever et d’aller la rassurer la nuit alternativement avec vous.

C’est bien difficile de vous aider sans pouvoir discuter plus de votre situation personnelle. Vous pouvez trouver plus d’aide auprès d’une consultante en lactation ou de la puéricultrice de PMI.

Bon courage et surtout : douceur, fermeté et confiance !