Réveils nocturnes à presque 3 ans

Bonjour,

Votre petit garçon a toujours eu des problèmes de sommeil avec des hauts et des bas.
Je manque d’éléments pour vous répondre, d’autant qu’il n’y a pas de baguette magique en pédiatrie, en particulier pour le sommeil et il faudrait reprendre son histoire, l’organisation familiale, le mode de garde, etc.

Dans l’immédiat, est-ce qu’il y a eu des changements récents dans sa petite vie ? Les difficultés d’endormissement traduisent souvent une petite angoisse de séparation. Et les réveils nocturnes peuvent être liés à des cauchemars, fréquents à cet âge et qui justifient que l’on rassure l’enfant dans la nuit pour qu’ils ne se reproduisent pas trop souvent.
Pour la sieste, au moment où les enfants suppriment la sieste du matin, les siestes peuvent être irrégulières, ils régulent leur sommeil sur la semaine.
Si les troubles persistent, il serait bon de faire le point avec son pédiatre ou une personne qui le connait.

Bonsoir Madame,

Avez-vous réfléchi à quel évènement aurait pu entrainer ce changement dans les nuits de votre enfant ? Il a 3 ans, je me dis que c’est peut-être depuis la rentrée, ou alors votre famille connait un souci quelconque dont il faudrait lui parler. Mais peut-être ne voyez-vous rien dans ce sens. Je ne connais pas votre enfant et ne sais pas quelle est votre relation dans la journée, ni s’il est dans la phase d’opposition habituelle à son âge, ni quel est votre système éducatif (plutôt cadrant ou plutôt complaisant).

Quelque chose m’interpelle en effet… c’est le fait que vous me disiez que vous le mettez sur le pot. En effet un enfant de 3 ans ne va plus, normalement, sur le pot mais sur les toilettes, avec un tabouret et un réducteur. Je me demande si vous le voyez grandir et je me dis que sans doute dans tous ces problèmes de sommeil depuis toujours, vous avez eu à son égard beaucoup de complaisance. Mais je ne vous connais pas et je me trompe peut-être. Je ne pose là qu’une hypothèse à laquelle je vous demande de réfléchir et que vous pourriez parfaitement réfuter.

Je ne sais pas non plus, puisque vous me parler d’escalier, s’il dort seul à l’étage et vous au rez-de-chaussée, ce qui, effectivement à cet âge, peut entrainer des peurs du noir et de la solitude. Je ne sais pas si vous laissez la porte de sa chambre ouverte et une lumière allumée dans une pièce à côté toute la nuit, ce qui rassure bien plus qu’une veilleuse qui comme je le dis « n’éclaire que la solitude de la chambre ».

Je pense que si vous continuez, avec ces petites mesures, à être ferme et surtout à ne plus vous lever pour le ramener dans sa chambre, il comprendra et acceptera. Il faut vraiment que vous acceptiez d’être plus ferme une fois que vous aurez réfléchi à tout ce dont je viens de vous parler. La fermeté et l’assurance doivent aussi s’exercer à d’autres occasions pour qu’elles soient efficaces la nuit. Elles ne suppriment en rien la bienveillance, mais la complaisance oui.

Bonjour madame,

Votre fils traverse une période d’anxiété assez banale comme les enfants en traversent régulièrement au cours du développement. Grandir c’est acquérir de nouvelles possibilités mais c’est aussi se séparer d’ avant, se trouver devant de nouvelles difficultés, même souvent inconscientes. En effet, si vous lui demandez ce qui le tracasse, il sera bien en peine pour vous répondre. Ce qui est sûr c’est qu’il se réveille en fin de cycle, comme vous avez raison de le penser, cauchemar ou même pas, juste petite anxiété, qui évite le sommeil parfaitement serein. Une fois réveillé il est seul dans sa chambre, c’est la nuit, il fait noir sauf la veilleuse, certes vous n’êtes pas loin mais vous n’êtes pas « avec » lui , ni à sa portée puisque vous dormez très loin dans vos rêves à vous, pas disponibles. Il a besoin de vous et il vérifie que vous êtes disponibles… Exactement comme vous, quand vous vous réveillez et vous blottissez contre votre mari.. C’est juste cela qu’il vous faut accepter : qu’il ait besoin de vous quand il se sent seul. Ca ne va pas durer car je trouve que vous abordez tout cela très bien. De la compréhension, de la bienveillance mais aussi de la fermeté. C’est parfait.

Seule nuance : je ne lui dirais pas que vous le protégez car cela suppose qu’il pourrait y avoir un danger. Or, il n’y en pas. En tout cas, il ne vous exprime pas en percevoir. Je dirais juste « si tu as besoin, on est là ». De la même façon, je ne lui dirais pas sans cesse « On t’aime » car il le sait et et il ne doit pas avoir peur de perdre votre amour, au point que vous soyez obligés de le rassurer sur ça par des déclarations systématiques.

Voilà : tout va bien. Vous faites très bien . Juste …patientez ….