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Peur des monstres : comment rassurer ma fille ?

Dernière question posée le 26/03/2020

Bonjour,

Ma fille de 2 ans 1/2 parle beaucoup de monstre, au départ, c’était juste des histoires qu’elle se racontait. Mais maintenant le moment du coucher devient difficile (malgré le rituel histoire, câlin) : elle veut boire, faire pipi, un câlin… tout pour repousser l’heure du dodo. Ce soir grosse crise de larmes :  »un monstre est au plafond ». On a essayé la veilleuse, mais là elle voyait des ombres ! Gros Mickey (sa peluche) est venu lui tenir compagnie dans le lit, cela a pour le moment calmé ses craintes.

Que pouvons-nous faire si le monstre réapparaît ? Comment pouvons-nous calmer ses angoisses ?

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour,

Votre fille va bien… Cette période d’anxiété à cet âge là est tout à fait normale même si elle est difficile pour elle qui a peur et pour vous qui voyez sa détresse. Il s’agit d’une anxiété de séparation à un âge où on devient un peu plus grand. Un âge où on n’est plus un nourrisson insouciant et où on devient un enfant un peu conscient de son autonomie (acquisition du langage) mais aussi de sa fragilité et de tous les dangers possibles inconscients et figurés par les monstres dans son imagination.

Cette étape est normale et structurante si vous l’accompagnez avec beaucoup de bienveillance mais aussi de fermeté qui lui montera que vous êtes forts (Papa peut empêcher tous les monstres de rentrer dans la maison…) et capables de la protéger. Il est important de lui lire et de lui raconter les contes classiques de la littérature: le petit chaperon rouge, le petit poucet… autant de petits enfants à qui il arrive des choses horribles mais qui finalement s’en sortent bien… et qui lui permettront de transposer ses inquiétudes sur d’autres qu’elle même.

La veilleuse dans la chambre n’est pas vraiment une bonne solution. En effet cela crée souvent une lumière faible qui effectivement accentue les ombres même des objets familiers. Par ailleurs on y voit un peu, certes, dans la chambre mais en même temps on constate qu’on est seul enfermé là. Une meilleure solution consiste à laisser la porte de la chambre entrebâillée et une lumière allumée dans un couloir ou une pièce adjacente (salle de bain, toilettes), ainsi l’enfant en s’endormant entend un peu les bruits de la maison et sait qu’il y a de la vie à côté, que vous n’êtes pas loin et veillez sur elle et la retrouverez demain matin. C’est cela qu’il faut lui dire et en même temps lui signifier que c’est l’heure des parents tous seuls, que vous voulez être seuls sans elle et que vous n’allez plus revenir la voir mais qu’elle sait que vous êtes là tous proches (il est préférable laisser ce rayon de lumière toute la nuit).

Elle doit avoir un lit d’enfant et non plus un lit à barreaux.

Le rituel du coucher doit être immuable, bienveillant, compréhensif mais pas trop long ni trop complaisant.

Cette étape du développement est normale et indispensable à sa construction psychique et ne doit durer que quelques semaines.