Déménagement : comment rassurer mon enfant ?

Il me semble que vous vous posez beaucoup trop de question. Certes, il faut s’en poser avant d’agir, dans la vie en général et surtout quand on élève un enfant. Mais il faut savoir que l’enfant est très sensible à l’humeur de ses parents, sans doute même plus qu’aux événements.

Dans le contexte du déménagement, si vous lui expliquez les choses avec calme, réalisme et de façon positive et qu’il voit que ce déménagement est pour vous une bonne chose, il n’y a aucune raison qu’il le vive mal. À l’inverse, s’il voit à quel point vous êtes inquiète pour lui, il y a de grandes chances pour qu’il s’inquiète aussi et le vive mal.

Je suppose que vous déménagez pour avoir un lieu de vie plus grand, plus agréable ou sinon parce que vous y êtes obligés; et c’est juste cela qu’il faut lui dire. Lui parler des avantages et lui citer les inconvénients, s’il y en a, sans insister.

Je comprends que vous vouliez lui faire une chambre à l’identique, pour qu’il puisse garder ses repères. Mais il serait triste qu’il joue toujours dans le même environnement, d’autant qu’il va retrouver des meubles et des jouets familiers…

Le jour du déménagement, je suppose qu’il ne sera pas avec vous, vous lui direz simplement en quittant la maison que c’est fini qu’il n’y reviendra plus et le soir vous lui présenterez la nouvelle … C’est juste la vie! Il ne quitte qu’un lieu, pas un pays, ni ses parents …

Quand vous passerez devant son ancien immeuble vous le lui direz au début «Tu te souviens quand on habitait là?» et puis un jour il ne se souviendra même plus.

La vie est faite de changements et de ruptures, à son âge: quitter la crèche pour l’école, changer parfois de copains, en tous les cas de maîtresse chaque année, etc. Il faut donner à son enfant cette plasticité, cette adaptabilité aux changements en l’accompagnant de façon enthousiaste et positive et non pas en craignant qu’il y réagisse mal et en évitant tout changement. Les routines et les repères, bien sûr que c’est bien, mais il faut les ponctuer de surprises et de nouveautés, sinon où serait le plaisir de la découverte et de l’imagination, l’espoir de changement pour du mieux, les progrès, les envies, le désir d’avancer ?

Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Et plus ce sera simple pour vous, plus vous lui communiquerez votre joie d’un nouvel environnement ou, si c’est le cas, votre tristesse mais surtout votre courage et votre optimisme en ce qui concerne ce changement, et mieux il vivra ce changement.

Vous avez dit le principal dans votre question: «c’est une bonne nouvelle pour nous».

En effet, si, vous-même, voyez ce changement comme très positif et très prometteur d’une vie plus agréable, vous allez le présenter ainsi à votre enfant et il acceptera d’autant mieux les désagréments.

Parlez-lui en assez tôt. Si c’est possible, allez lui montrer, en amont, la nouvelle région, la nouvelle maison et la nouvelle nounou. Si ça n’est pas possible tant pis, lui en parler sera suffisant.

Pour la nouvelle nounou, il est grand maintenant et comprendra très bien. Néanmoins, il serait judicieux que vous ayez quelques jours de vacances avant de l’y laisser à plein temps pour pouvoir faire une adaptation progressive. Adaptation plus rapide que pour un bébé, certes, mais progressive quand même. Quant à l’ancienne nounou, il convient de ne pas couper le lien et de lui téléphoner en vidéo de temps en temps après le déménagement, voire, si cela n’est pas trop loin, aller la voir.

En ce qui concerne la propreté faites ce qui était prévu: pourquoi un déménagement empêcherait-il un enfant de grandir dans la mesure où je suppose que vous savez qu’il faut faire cela en douceur et au rythme de votre enfant, sans contrainte.

Votre question arrive quand vous avez presque réglé le problème. Je trouve que vous avez bien compris à quel point votre enfant a été déstabilisé par ce déménagement et que vous l’accompagnez très très bien. A 2 ans il y a très fréquemment des troubles du sommeil qui correspondent à une angoisse de séparation. Et un déménagement est une séparation de ce qui faisait une partie de sa vie avant. Vous ne me parlez pas de changement de mode de garde, juste de lieu. Vous ne me dites pas si ce déménagement a été un choix de votre part que vous auriez, vous, bien vécu ou, au contraire, s’il s’est accompagné pour vous aussi de ruptures (ex: changement de travail,…) ou si vous avez été tracassés et moins disponibles pour lui pendant cette période. Il faut prendre tous ces éléments en compte.

Quoi qu’il en soit il faut continuer à faire comme vous faites: le rassurer avec une certaine fermeté néanmoins. Vous êtes sur la bonne voie: regardez l’amélioration obtenue déjà en un mois. Je vous recommande néanmoins, plutôt qu’une veilleuse, de laisser la lumière d’une pièce adjacente à sa chambre allumée toute la nuit. En effet la veilleuse éclaire, certes, mais elle éclaire la solitude … alors que la lumière dans le couloir dit « ils sont à côté, je ne suis pas seul».

Je ne trouve pas vraiment grave que vous vous allongiez près de lui s’il va vraiment. Tout est valable plutôt que de le laisser dans l’angoisse. Quand ça va mal on fait comme on peut. L’essentiel est qu’il comprenne que c’est exceptionnel et que vous ne vous installiez pas dans cette solution de façon durable.

Autre chose, à 2 ans votre enfant doit avoir un grand lit et ne pas être enfermé dans un lit à barreaux, vous ne me précisez pas cela.

Soyez patients, bienveillants mais fermes et je suis sûre que tout va rentrer dans l’ordre.