S’oppose à toutes mes demandes, que faire ?

A deux ans, les petits enfants passent par une phase d’opposition. Ils testent les limites de leurs parents. Et ils sont dans la toute-puissance, ils veulent que le monde leur appartienne. Et ils ne sont comme ça qu’avec les parents : chez la nourrice ou avec les grands-parents tout va bien. C’est tout à fait normal mais pourtant, les enfants et les parents doivent passer cette période très importante dans l’éducation car les enfants doivent apprendre à être un peu frustrés et ne doivent pas devenir des enfants rois, car il est tentant de céder quand ils font beaucoup de colères. Vous devez rester fermes sur les points qui vous paraissent importants (nourriture, coucher, habillement….). Il sera très rassuré, en réalité, de savoir que ses parents gardent leur position de parent, car rien ne les inquiète plus que de faire tout ce qu’ils veulent et de ne pas avoir de limites. Pour ses caprices avec son papa, là aussi, c’est très classique. C’est ce que l’on appelle le complexe d’œdipe. Ce qui est bien, dans ces cas-là, c’est que le papa fasse des choses avec lui tout seul. Il suffit parfois d’aller chercher le pain.

L’entrée à l’école est une très grande étape à franchir pour un si petit bonhomme. C’est une véritable révolution dans sa vie. Toute la journée il «prend sur lui» pour rester dans le cadre et être sage mais le soir une fois rentré dans son chez lui il lâche toute cette tension vers ceux qu’il aime le plus … vous. Vous avez très bien compris vous même que votre attitude est inadaptée. Au lieu de culpabiliser ce qui n’arrange rien bien au contraire il vous faut adopter une autre attitude. Votre enfant a besoin de vous calme, bienveillante et disponible le soir. Et cela d’autant plus que vous les déposez tôt et le récupérez tard (mais je ne connais pas vos horaires).

Comportement à adopter

Votre soirée doit lui être consacrée car il ne vous a pas vue de la journée et s’est trouvé perdu au milieu de tout ce monde. Parlez avec lui, jouez avec lui calmement, pas de TV ni de tablette, pas de précipitation vers le bain ou la préparation du repas mais faites le avec lui, faites le participer, partagez réellement ces moments avec lui du soir et du matin et des week-end. Le matin préparez vous bien avant lui et consacrez lui tout le temps avant l’école: petit déjeuner ensemble sans écran, l’aider à s’habiller calmement en discutant de ce qu’il va faire et de ce que vous allez faire pendant ce temps. Le WE des activités calmes, des promenades tous ensemble. De temps et de l’attention c’est de cela dont il a besoin pour ne pas être obligé, pour capter votre attention, pour vous solliciter, d’aller jusqu’à vous énerver et vous forcer à vous fâcher. Valorisez tout ce qu’il fat de bien, dites lui comme vous êtes heureuse que la maitresse vous dise que tout va bien à l’école. Bref intéressez vous à lui et donnez-lui du temps.

Ne criez pas après lui et ne le punissez pas mais isolez le quand il fait une colère ou vous répond: calmement sereinement «va faire ta colère dans ta chambre puis reviens quand elle est finie» « je ne veux pas que tu me parles comme cela donc file dans ta chambre et reviens dans un moment me dire pardon» et s’il fait quelque chose d’interdit expliquez lui pourquoi c’est interdit et la seule punition qui tienne c’est de lui dire que vous êtes mécontente et de l’isoler un moment. Les cris et les hurlement engendrent comme vous le dites cris et hurlements.

Oui c’est l’école, la nouvelle nounou, la nouvelle maison, tout un ensemble de chose qui «agresse» votre petite fille de même pas 3 ans. Imaginez vous si en même temps que vous aviez changé de maison vous aviez aussi changé de métier, de cadre de travail en même temps que de cadre de vie… et que vous n’ayez pas, en plus, les capacités mentales pour bien comprendre qu’il faut un peu de temps pour s’adapter et accepter donc, patiemment, d’être chamboulé… Ce sont tous ses repères d’avant qui ont disparu, elle doit se contenir à l’école car elle n’y est pas encore à l’aise, elle doit se contenir chez la nouvelle nounou qu’elle ne connaît pas encore bien. Dans les deux cas elle doit s’adapter à un nouveau cadre de vie et à de nouveaux codes de comportement. Et le soir elle arrive à la maison où tout est encore différent de ce qu’elle connaissait. Alors elle essaye de maitriser ce qu’elle peut: elle dit «non» et fait des colères pour avoir (mais c’est bien sûr inconscient) l’impression qu’elle peut imposer quelque chose elle-même au lieu de subir et de se contenir. Elle se «lâche» à la maison, elle vous dit maladroitement «J’existe, je veux décider un peu» et ce surtout si elle a un caractère trempé comme vous dites, c’est à dire de la personnalité et la force de tenter résister à ce qui l’agresse. Et en plus elle se fait punir pour son comportement ce qui est une nouvelle agression…

Bien sûr qu’elle ne peut pas verbaliser tout cela puisqu’elle n’en a pas conscience.

Elle ne l’a pas fait au début, je suppose parce que la situation était nouvelle et elle ne l’imaginait pas définitive, ça peut-être une explication, je ne sais.

En tous les cas il va vous falloir une grande compréhension, une grande patience, une grande bienveillance pour l’accompagner dans cette période difficile pour elle.

Ne pas attendre ses réponses mais verbaliser pour elle ce qui vous semble difficile pour elle, qu’elle se sente comprise, qu’elle vous sente à l’écoute et très disponibles pendant quelques temps. L’entourer davantage, lâcher un peu la pression éducative

pour des choses de second ordre (vous redresserez ensuite quand elle ira mieux) lui donner du temps de jeu partagé avec vous, d’écoute, de câlin, de lecture de livres, de dessin …que sais-je? …

La 3^ème année est toujours une année d’opposition. Cette opposition sera exacerbée quand l’enfant n’est pas serein pour d’autres raisons. Soyez patients et compréhensifs et très près d’elle et j’imagine que tout va rentrer dans l’ordre si vous l’aidez à s’adapter à ces nouveaux repères.