Comment gérer la jalousie et les disputes entre frères et sœurs ?

Votre fille n’a que 26 mois et sans doute ne sait-elle pas bien mettre en mots son désarroi de la situation nouvelle. Elle exprime par le geste ce qu’elle ne sait pas exprimer en parole. Ce n’est pas spécifiquement son petit frère en tant que lui qu’elle rejette ou repousse ou veut supprimer (en tapant, en mordant ) mais c’ets la situation nouvelle, la nouvelle configuration de votre famille et votre moindre disponibilité qu’elle attribue bien à son petit frère, à juste titre puisque c’est la seule nouveauté par rapport à avant. On ne peut donc pas parler de jalousie mais de petite colère, petit désarroi devant une situation nouvelle pas encore acceptée. Vous n’avez donc rien à faire d’autre que de lui dire qu’on ne tape pas ou ne mord pas (sans la gronder mais en lui expliquant juste) qu’à lui montrer comme vous êtes heureux à 4 et comme vous aimez ce petit bébé mais tout en li disant que parfois il est bien embêtant quand il pleure, quand il réclame souvent le sein etc… (comme cela elle verra que les sentiments négatifs qu’ elle ressent vous les ressentez aussi parfois )

Vous devz lui consacrer du temps bien à elle quand vous le pouvez bien sûr et la faire participer aux soins du bébé en lui faisant confiance. Par exemple «garde le dans son transat pendant que je vais chercher sa couche» . Investie de votre confiance vous verrez qu’il ne se passera rien. Et puis attendez … les choses vont se mettre en place doucement. Et d’autant mieux que vous ne paniquerez pas et ferez confiance à votre grande

Effectivement souvent la «jalousie» quand le plus petit devient plus autonome et fait de plus en plus de choses qui empiètent sur les prérogatives du grand. Il vous amuse, il vous étonne mais aussi il prend les jouets du grand et a moins de contraintes (des choses permises à 13 mois ne le sont plus à 3 ans et le grand ne comprend pas). Donc faites en sorte de montrer au grand les avantages d’être grand (montrer et pas seulement dire).

Mais aussi à 3 ans il peut y avoir des angoisses de séparation qui resurgissent au moment du sommeil et que cela n’ait rien à voir avec son petit frère mais qu’il utilise son petit frère (et le réveiller éventuellement) pour vous faire réagir et pour vous garder auprès de lui le soir.

Votre idée de garder le grand plus longtemps le soir me parait bonne, il a ainsi un temps privilégié. Accentuez donc un peu les choses qu’il peut faire et que son frère ne peut pas faire. Par exemple il y a des ballades que le petit ne peut pas faire, parfois dans les villes des films pour les enfants de 3 ans, de grands moments à passer à lire des livres de grands, à dessiner pendant les siestes du petit . Responsabilisez-le par rapport à son petit frère «tu le gardes pendant son sommeil», «surveille-le pendant que je fais ça» etc. Et grondez le petit aussi si vous le voyez prendre les jouets du grand ne dites pas «il est petit tu dois lui prêter tes jouets». Si vous avez des grands parents dans les parages confiez leur alternativement vos enfants pour une journée ou un weed-end et votre grand retrouvera un peu de temps pour lui seul.

Mais le soir soyez intraitable«c’est l’heure des parents maintenant nous ne voulons plus te voir, nous voulons être seuls». Au besoin mettez le petit dans une autre pièce (mais cela n’est certainement pas possible) pour pouvoir laisser le grand seul quoi qu’il fasse ou dise pour qu’il comprenne bien que vous n’allez pas céder.

Voir mpedia qui explique très bien la jalousie entre frères et sœur qui est normale mais qu’on peut aider à surmonter

Votre enfant est dans un ressenti de rivalité, de jalousie qui témoigne de son manque de confiance en lui et d’estime de soi… Détruire, éliminer les autres pour exister soi, leur faire mal, les faire souffrir pour être le plus fort… et dominer par la force (physique ou verbale) pour être le chef. Tout cela se fait malgré lui bien sûr… Ce n’est pas inconscient bien sûr puisqu’il a 10 ans, il sait très bien ce qu’il fait. Mais ce qui est inconscient c’est la motivation de ses gestes ou de ses paroles. Evidemment le gronder ne sert à rien, vous l’avez bien remarqué. Au contraire ça accentue son sentiment d’être «à part», que ses sœurs sont les préférées puisqu’elles sont moins grondées, que vous lui en voulez à lui personnellement et donc ça accentue sa colère et son besoin de «vengeance». C’est difficile, parfois très difficile la gémellité. Et quand en plus le scénario de la rivalité se rejoue 7 ans plus tard, cela ravive les plaies. Je ne peux que vous recommander de faire prendre en charge votre enfant par un psychologue clinicien, voire pédopsychiatre. Il a 10 ans, c’est un âge parfaitement accessible à la psychothérapie. Cependant je vois que vous habitez en Thaïlande. J’espère que vous en aurez la possibilité.

D’un point de vue pratique, essayez de ne pas le punir mais de le prendre à part pour qu’il vous explique ce qu’il ressent. Pas seulement au moment de ses actes mais peut-être à d’autres moments quand tout est calme et propice à la discussion. Dites-lui que vous n’êtes pas d’accord mais surtout que vous aimeriez comprendre. Que vous savez que les personnes méchantes sont souvent des personnes malheureuses et que vous êtes triste de le savoir malheureux. Bien sûr cette discussion doit se faire hors la présence de ses sœurs. Essayez d’avoir des moments qu’avec lui. Sa maman et aussi son papa et parfois vous deux ensemble si vous pouvez faire garder les sœurs par quelqu’un. Pourquoi ne pas prévoir un voyage touristique de quelques jours qu’avec les grands si vous pouvez faire garder la petite. Valorisez-le dans ce qu’il fait de bien et de différents de ses sœurs. Reconnaissez-le en tant que lui et pas tout le temps amalgamé ou comparé à sa jumelle. Bref faites tout pour lui redonner confiance en lui. Il ne sert à rien de dire à un enfant qu’on l’aime et qu’on l’aime autant que ses frères et sœurs, c’est le montrer qu’il faut et dans une famille nombreuses il faut s’attacher à individualiser chaque enfant.

Lisez mpediasur la jalousie.

Effectivement c’est toujours très difficile de garder à chaque enfant sa place individuelle et spécifique lorsqu’ils sont ainsi très rapprochés et de même sexe. L’amalgame est trop facilement fait. La première vous a fait découvrir le bonheur d’être parent. Chacune de ses acquisitions dans le développement a été pour vous une surprise et un émerveillement: premier sourire, premier gazouillis, premiers pas, premiers mots… la première rentrée à l’école et maintenant en CP les premiers devoirs… elle vous apporte la première de toutes ces premières joies que ressentent les parents.

Sa sœur qui la suit de si près ne peut plus vous étonner. Sa naissance si proche a-t-elle été voulue ainsi? Elle est peut-être en droit de penser qu’elle est arrivée «en plus» sans qu’on l’attende vraiment, toute occupée que vous étiez pendant la grossesse par la première si prenante. Alors il est possible que son seul moyen pour capter votre attention et la décentrer de sa sœur (dont vous dites vous-même que vous êtes fusionnelle) est justement de vous agresser, de vous mettre en colère. Tout plutôt que l’indifférence qu’elle ressent peut-être (même si bien sûr, vu de vous, vous n’êtes pas du tout indifférente). Regardez: si on prend ce mot à la lettre il veut bien dire «sans différence» or elle, pour se sentir «elle», elle a besoin que vous la voyiez «elle» différente de sa sœur. Regarder ce qu’elle a de spécifique, que n’a pas sa sœur. Valorisez ses atouts personnels en en parlant en famille, ou avec vos amis, sans bien sûr faire de comparaison. Ne dites pas au même moment «une fait ceci mais (ou/et) l’autre fait cela» mais quand l’occasion se présente, même (et surtout) quand elle ne vous parait pas entendre. Mais pour bien réussir cela il vous faut d’abord bien l’observer et bien réfléchir à ses atouts et ses caractéristiques personnels.

Et pour commencer, d’un point de vue pratique, faites donc des choses uniquement avec l’une et d’autres uniquement avec l’autre. La petite a besoin d’un manteau? Eh bien, allez l’acheter avec elle seule par exemple. Si vous avez la possibilité de les confier aux grands parents ce doit être chacune son week-end et pas les deux ensemble. Vous découvrirez alors mieux ce que chacune a de richesse. Ne les habillez par pareil et bien sûr pas la seconde avec les habits de la première…

Et puis évidemment dans les moments de crise éviter absolument de faire vous même ce que vous lui reprochez de faire (crier!!) restez absolument calme puis seule à seule avec elle dans sa chambre expliquez vous et faites la paix.

N’oubliez jamais que quand un enfant a ce comportement ce n’est pas un enfant méchant ou «vilain» mais un enfant en souffrance et qu’il doit être plus aidé que réprimandé.

Lisez ce que dit mpedia de la jalousie dans la fratrie.

Enfin si vraiment vous n’arrivez pas à dénouer ce problème seuls n’hésitez pas à consulter un psychologue pour enfants plutôt que de laisser les choses s’enkyster et s’aggraver.

Bien sûr qu’il est tentant de mettre cet état de fait sur le compte de la naissance de son petit frère. Beaucoup de choses ont changé dans sa vie en termes de rythme, d’attention de ses parents etc. et, passés les premiers temps de curiosité, lorsqu’il réalise que ce petit frère s’incruste vraiment dans la vie de la famille, il est fort possible que ça ne lui soit plus tout aussi bien supportable.

Mais il ne faut pas exclure une autre raison néanmoins. Avez-vous changé autre chose, êtes-vous préoccupés par un souci, avez-vous parlé avec son enseignante: y-a-t-il eu un changement dans son attitude là-bas aussi?

S’il est parfaitement bien partout ailleurs (école et grands-parents par exemple) c’est encore plus facile de rapporter son changement d’attitude à une petite rancœur contre vous du fait de cette naissance.

Que faire? Deux niveaux de réponse.

Tout d’abord au moment de la colère: pointer la colère mais ne pas s’y engouffrer soi-même. C’est à dire lui signifier que vous avez compris qu’il n’est pas content mais que vous ne pouvez rien pour lui, qu’il lui faut se calmer et qu’ensuite vous ferez la paix et pourrez reparler de tout cela. Puis vous restez complètement indifférent jusqu’à ce qu’il se calme, quitte à l’isoler dans une autre pièce un petit moment ou vous, à changer de pièce. Quand il verra que ses colères ne vous atteignent pas il en fera de moins en moins.

En général et en dehors de la colère, bien comprendre que sa vie (comme la vôtre d’ailleurs) est chamboulée et qu’il vous faut faire doublement attention à lui. Lui donner du temps à lui seul sans le bébé, être plus permissif, sur des choses sans trop d’importance, que vous ne l’étiez avant (donc cédez un peu plus facilement à ses oppositions avant qu’il ne se braque et que la colère explose) mais sans trop non plus (ce n’est pas parce qu’il est chamboulé qu’il a tous les droits). Et surtout lui permettre d’exprimer des sentiments négatifs sur la situation. Tout le monde doit lui dire «Alors tu es content d’avoir un petit frère?» «Alors il est gentil ce petit frère» or justement il a le droit de ne pas être complètement content, et il a le droit de ne pas trouver ce bébé gentil tout le temps, il a même le droit de le trouver par moment vraiment très embêtant de lui accaparer sa maman. Il vous faut donc vous aussi exprimer cela «Oh là là qu’il est embêtant ce bébé de vouloir tout le temps être dans mes bras»«oh que c’est ennuyeux que nous ne puissions pas faire autant de choses qu’avant» «heureusement qu’il va grandir et que ça ne sera pas tout le temps comme ça… toi aussi quand tu étais petit tu me réclamais tout le temps etc.» Ainsi il verra qu’il n’est pas le seul à «souffrir» et se sentira accompagné dans son malaise. Confiez-lui aussi le bébé quand vous allez chercher quelque chose dans une autre pièce, mettez-le-lui dans les bras bien sûr, ne craignez rien, il ne lui fera aucun mal même si ses mouvements vous paraissent parfois un peu brusques; Bref faites-lui jouer son rôle de grand frère tout en restant votre petit garçon à vous

Lisez mpedia http://www.mpedia.fr/theme-58-education.html et aussi https://www.mpedia.fr/art-nouveau-ne-place-de-laine/

La rivalité dans une fratrie est quelque chose de naturel mais parfois bien difficile à gérer pour les parents. C’est comme si chacun des enfants voulait avoir le premier rang dans l’amour de ses parents et donc supplanter l’autre enfant en s’assimilant à lui, en ayant tout comme lui voire plus ou mieux que lui. Les colères que chacune fait ont pour but (inconscient) de vous faire intervenir et de donner raison à l’une ce que bien sûr vous ne pouvez pas faire sans disqualifier l’autre… Il vous faut donc intervenir le moins possible et les laisser se débrouiller malgré les cris et les bagarres, plus vous interviendrez et plus il y en aura. Et quand vous intervenez, si le pugilat dépasse les bornes, ne prenez pas parti. Confisquez un instant le jouet source de la dispute. Séparez et isolez un moment vos filles le temps qu’elles se calment. Puis, après retour au calme, demandez à la propriétaire du jouet si elle accepte de le prêter à sa sœur. Si elle accepte c’est bon: elle le prête et l’autre doit la remercier. Si elle n’accepte pas elle a le droit, à condition bien sûr de s’en servir à ce moment là, et l’autre n’a rien à dire. Mais il faut leur apprendre à prêter et à être beau joueur. Avoir tout en double et identique n’est absolument pas une solution. La rivalité en famille est l’apprentissage de ce que la vie en général proposera. Et il y a beaucoup de source de rivalité et de jalousie dans la vie (travail, amitié, amour) il faut préparer les enfants à assumer plus tard cette rivalité et cela passe par des différences dès l’enfance et l’apprentissage de la gestion des envies, des frustrations, des renoncements et aussi bien sûr l’apprentissage du partage. La vie ne leur donnera pas des choses identiques et il faut leur apprendre à assumer ces différences futures et ces frustrations réciproques, à se réjouir de ce qu’il arrivera de bon à l’autre et à être peiné de ce qu’il lui arrivera de désagréable. Elles ont droit à la même quantité d’amour de votre part bien évidemment, aux mêmes attentions d’une façon globale mais chacune doit avoir ce dont elle a besoin de votre part en fonction de ses besoins spécifiques à tel ou tel moment. Vouloir absolument qu’elles aient tout pareil au même moment ne fera qu’attiser leur propension à se comparer et donc à se jalouser.

La jalousie ou tout au moins la rivalité fraternelle est un sentiment naturel. Chacun de nous souhaite sinon être le préféré, tout au moins être sûr de l’amour de son conjoint (bien sûr), de ses amis, de son patron… C’est l’amour de la maman quand on est petit ainsi que du papa et des autres personnes de l’entourage qui donne cette sécurité affective, cette certitude d’être aimé et aussi la force de supporter plus tard une déconvenue (divorce, licenciement…). Cet amour on le met parfois à l’épreuve, ou du moins on le vérifie quand on n’en est pas tout à fait sûr en particulier quand on se sent menacé de sa perte par quelqu’un d’autre comme une petite sœur. Et pourtant cette menace existe tout au long de la vie (doute sur le conjoint, rivalité dans le travail) et pour qu’elle soit supportable et même dépassée il est important qu’elle ait été éprouvée et acceptée quand on est petit. C’est ce qui est en train d’arriver à votre grande. Il faut qu’elle apprenne à accepter de partager plutôt que de vouloir la totalité de votre amour pour elle seule…

De plus à 4 ans ½ elle est probablement aux prises avec le conflit Œdipien. C’est à dire qu’elle ressent pour vous certains sentiments négatifs puisque vous êtes l’élue de son papa et qu’elle voudrait que ce soit elle, l’élue. Mais comme elle vous aime énormément elle est mal à l’aise avec ces sentiments négatifs et elle vérifie qu’ils ne diminuent en rien votre amour pour elle… voilà la théorie.

Maintenant que faire en pratique? A mon avis cessez de leur dire«je vous aime pareil ou autant…». Cessez les mots car en disant cela vous accréditez le fait qu’il pourrait en être autrement puisque vous tentez de vous justifier. Donnez leur autant d’attention à l’une qu’à l’autre mais de façon différente puisqu’elles ont des âges différents. Faites des choses exclusivement avec la grande vous seule ou vous et le papa avec elle, il y a forcément des activités dans le quotidien ou les loisirs (cinéma, restaurant par ex) qui ne vont pas pour la petite. L’idéal dans cette situation un peu de crise serait de pouvoir confier la petite quelques jours aux grands parents (ou pour une soirée à une baby-sitter) et de garder la grande seule (et bien sûr de permuter ensuite). Vous verrez la richesse de ces moments exclusifs.

Il convient aussi de lui montrer comme sa petite sœur a de la chance de l’avoir (et non pas l’inverse puiqu’en ce moment elle n’en est pas du tout persuadée!). Par exemple en lui disant « qu’est-ce qu’elle a de la chance ta petite sœur de t’avoir pour lui montrer plein de choses», « Ta sœur elle va être drôlement fière d’avoir sa grande sœur en GSM» plutôt que de lui dire « tu t’occuperas bien de ta petite sœur l’an prochain».

Enfin, quand elle vous monopolise trop et dit ouvertement sa jalousie (quand elle fait ses crises) ne rentrez pas dans son «jeu», essayer de la rassurer à ce moment précis reviendrait à trouver normal qu’elle ait cette attitude… Laissez-la faire sa crise en restant vous même calme et distanciée, ce sera la meilleure façon de lui permettre «refouler» ses sentiments de jalousie puis de les maitriser puis de les dépasser.

N’oubliez pas la famille est l’école de la vie et les relations en famille préfigurent les relations dans la vie ensuite amicale et professionnelle.

Lui apprendre qu’elle n’est pas la seule au monde lui sera d’une grande utilité plus tard.

Et bien sûr si la situation n’évolue pas ou s’aggrave, consultez un psychologue qui en très peu de séances l’aidera et vous aidera. Cette situation est très fréquente, très bénigne mais ne doit pas s’enkyster.