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Comment arrêter la dégradation du sommeil de mon bébé de 3,5 mois ?

il y a 2 ans

Mon bébé de 3 mois et demi, encore exclusivement allaité, a de plus en plus de difficultés avec le sommeil.

Les deux premiers mois se sont très bien passés et ont été extrêmement valorisants pour moi car je sentais une réelle compréhension entre mon bébé et moi. Il se réveillait certes dans la nuit pour téter mais se rendormait immédiatement ensuite. Je n’étais donc pas fatiguée. Assez vite, il a commencé à faire des épisodes de pleurs du soir (vers 4 semaines) mais en contrepartie, ses phases de sommeil se sont allongées pendant la nuit. A ses deux mois, il arrivait à dormir plus de 8h. On avait l’impression qu’il comprenait bien le rythme jour / nuit.

En revanche, à partir de là, tout a commencé à se dégrader. Les endormissements, qu’il s’agisse des siestes ou du coucher le soir sont cauchemardesques avec de véritables hurlements. Même dans les bras, il faut parfois une heure pour l’endormir. Nous avons calculé qu’il ne dormait qu’entre 12 et 13 h par jour au total mais ceci est obtenu de haute lutte (par exemple, pour lui faire faire une sieste de 2h, il faut le promener ou rester à côté de la poussette pour pouvoir le bercer au moindre signe d’éveil sinon tout est fichu). Les jours où nous arrivons à lui faire faire la sieste, il est adorable dans les phases d’éveil (très souriant, actif, etc) mais généralement cela se dégrade au fil de la journée car ces endormissements obtenus de haute lutte fatiguent tout le monde.

Enfin, son sommeil la nuit s’est également dégradé : une fois enfin mis au lit, il ne dort plus que 6h environ et il est quasiment impossible de le rendormir au petit matin…

Y aurait-il des solutions pour éviter qu’à chaque coucher, nous n’ayons le choix qu’entre des heures de bercements (qui, au passage, contribuent à allonger ses phases d’éveil) ou des endormissements « violents » ou au sein (qui souvent se soldent par un échec puisque mon bébé doit se réveiller pour évacuer un rot qui el gêne…) ? Cette spirale finit en effet par affecter mon tempérament (très calme et optimiste).

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Oui je comprends que la fatigue s’accumule avec les mois et que vous supportez de plus en plus mal ces nuits hachées et les difficultés d’endormissement de votre bébé . Et pourtant …. D’une part, il n’a que 3 mois et ne peut pas encore faire des nuits complètes (cela se passe pour la plupart des enfants entre 4 et 6 mois et sûrement le plus tard pour les enfants allaités qui ont très facilement le sein la nuit ce qui est parfait mais à double tranchant car entretenant ses appels nocturnes). D’autre part, il a déjà 3 mois, s’éveille de plus en plus à la vie et veut donc être de plus en plus « éveillé » donc réveillé. Enfin, il prend de la force et crie haut et fort ce qui ne lui convient pas c’est à dire …aller seul dans son lit ou rester dans son lit quand il est éveillé (vous me dites qu’il dort 6h d’affilée, je trouve ça formidable !! sauf que vous voudriez que ce soit de minuit à 6h et non de 10h à 4h …. mais il n’a pas encore de montre  :-))

Alors que pouvez-vous faire ? Admettre que votre enfant a 3 mois et n’a pas besoin de la sollicitude immédiate et totale qui lui était indispensable à 3 semaines. Cela veut dire : ne pas le bercer pendant une heure  (je suis sûre que vous l’agacez plus qu’autre chose) et admettre qu’il crie avant de s’endormir-. Oh pas une heure !! bien sûr mais 5 à 10 minutes avant de le reprendre de le rebercer et de le reposer ( c’est déjà très long à supporter et pourtant souvent indispensable à la quiétude de tous au final ).

Je ne sais pas pourquoi les mamans et les papas veulent des bébés absolument toujours silencieux alors même que le cri à la naissance a rassuré tout le monde et que tout le monde est enchanté quand l’enfant commence à parler ! A 3 mois, il crie car il ne sait pas parler, il vous dit « je ne veux pas quitter tes bras je ne veux pas être seul dans mon lit  » et vous vous devez lui dire « mais si, il le faut, tu dois dormir, je ne veux/peux pas te garder tout le temps contre moi même si tu n’es pas content…. »

Allez bon courage : je vous promets qu’il va dormir très bien …. un jour mais je ne sais pas quand …..