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Mon bébé de 19 mois est très compliqué, que faire ?

il y a 5 mois

Bonjour,

J’ai un enfant de 19 mois. Depuis sa naissance, c’est un bébé qui a toujours été extrêmement excessif dans ses émotions.

C’est un bébé que j’ai eu par FIV. Nous avons mis 10 ans pour avoir cet enfant.

J’ai eu une grossesse très compliquée, l’accouchement était terrible (césarienne en urgence à 35SA, le lendemain de la césarienne, pendant que ma fille prenait le sein, j’ai fait une hémorragie et je me suis retrouvée dans un service de réanimation dans un autre hôpital et mon enfant est resté quatre jours avec son père toute seule).

Quand nous sommes rentrés à la maison, c’était très compliqué. Elle a commencé à développer un RGO. C’était un bébé qui hurlait 24 heures sur 24 et qui ne dormait jamais. Elle a « dormi » neuf mois dans un porte-bébé et moi j’étais assise sur un canapé. Impossible de m’allonger.

Je vais régulièrement avoir une pédopsychiatre, je téléphone à plein de professionnels pour m’accompagner. J’essaye d’être calme et ferme avec des règles précises.

Actuellement, à chaque micro réveil, elle hurle alors qu’elle dort. J’ai installé une couchette à côté de son lit pour pouvoir dormir, parce que sinon elle me réveille toutes les heures de la nuit.

Je ne sais plus quoi faire, je parle beaucoup à mon enfant. J’essaye de mettre des mots sur son comportement quand elle est très en colère. Et actuellement chaque séparation est très difficile, elle ne veut plus aller avec papa.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Il me semble que je vous ai eue sur le live chat mardi soir.

C’est mieux de détailler ainsi et je comprends beaucoup mieux votre situation. Je pense que suite à cette histoire difficile de naissance vous avez tout à fait raison de vous faire suivre par un psychiatre. Je ne sais pas qui est ce psychiatre ni pourquoi c’est un pédopsychiatre. Effectivement, certains pédopsychiatres s’occupent de périnatalogie, c’est-à-dire du bébé et de ses parents en même temps, pour apaiser des séquelles de naissances difficiles traumatisantes. C’est comme cela qu’il faut considérer la prise en charge psychiatrique dans votre cas. C’est vous et le papa qui devez « travailler » ce traumatisme qu’ont été la conception et cette naissance. Une fois que vous êtes suivis par le pédiatre pour votre enfant et vous pour votre anxiété et éventuellement dépression, cela suffit. Il faut arrêter de voir d’autres spécialistes dont souvent d’ailleurs certains n’en sont pas du tout. Il faut cesser de demander des avis à droite et à gauche, ce qui ne ferait que vous embrouiller et vous angoisser encore plus.

Le prise en charge est longue et difficile, mais quand vous aurez réussi à vous persuader que ce qui s’est passé est derrière vous et que votre enfant va bien (au sens de « se développe parfaitement bien »), vous serez moins anxieuse et pourrez l’élever dans une ambiance plus décontractée.

Vous dites qu’elle gère mal ses émotions mais c’est normal quand on est petit, et encore plus quand les parents y répondent avec trop d’empathie et pas assez de recul… En effet, quand vous mettez un matelas pour vous dans sa chambre vous rentrez dans un cercle anxieux qui n’est pas fait pour l’apaiser… Lorsque vous serez capable de la laisser crier sans y revenir une fois qu’elle aura été prévenue, ce sera beaucoup mieux. Ça va venir : ses progrès et son développement vont vous rassurer et vous faire prendre du recul et éloigner cette anxiété qui vous englobe tous depuis bien avant sa naissance, du temps des FIV échouées. Vous n’êtes absolument pas responsable de votre histoire, vous la subissez et l’avez subie, vous n’êtes coupables de rien mais vous pouvez avec force et courage dire « stop » a l’anxiété : votre enfant est enfin là, elle va bien alors… essayez de ranger tous ces mauvais souvenirs et d’aller de l’avant avec confiance. Tout cela va se faire grâce à la prise en charge psychiatrique.

Courage ! Travaillez sur vous plus que sur elle et tout finira par aller mieux.