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Avons-nous la bonne méthode pour l’endormir à 2 ans ?

il y a 4 ans

Bonjour,

Notre fils de 2 ans et demi pleure au moment du coucher. Nous avons mis en place la méthode du 5-10-15 mais avec des temps plus courts. Méthode qui a très bien fonctionné il y a quelques temps. Seulement, cela recommence. Nous avons donc décidé que nous y retournions deux à 3 fois maximum (à 5 min et 10 min et max 15) nous le rassurons, lui disons que nous sommes là, que nous l’aimons et ne l’abandonnerons jamais, qu’on se retrouve le lendemain matin, nous lui rappelons aussi que la règle ne changera pas et que ce sont les parents qui décident l’heure du coucher, et après que nous le laissions trouver son sommeil car il finit par s’apaiser alors si nous y retournons les pleurs reprennent de plus belle. Hier soir j’y suis allée à 5, puis 8 min et après il a pleuré, puis juste râlé pendant 25 min avant de s’endormir.

Nous nous demandons si nous appliquons la bonne méthode ? Nous faisons la même chose pour les réveils nocturnes. Nous y allons directement, puis nous espaçons et enfin laissons. Nous cherchons à allier bienveillance, amour et compréhension avec fermeté et règle pour un cadre sécure et conserver l’équilibre familial avec l’arrivée de sa petite sœur en juillet. Mais le fait de le laisser ensuite ne lui apprend-t-il pas à intérioriser ses émotions ?

Nous ne voudrions pas qu’il pense qu’il n’a pas le droit d’être triste, en colère ou apeuré. Nous voulons qu’il se sente rassuré et soutenu. Apportons-nous une réponse adaptée ?

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Je trouve votre attitude absolument parfaite.

A ceci près que l’amour n’a pas grand chose à voir là. Un enfant voit bien qu’on l’aime à mille occasions. Et à trop le lui répéter et à trop lui dire qu’on ne va pas l’abandonner… Il serait en droit de penser (s’il avait les capacités cognitives suffisantes) que si on cherche tellement à le rassurer c’est qu’il y a effectivement un risque… Imaginez-vous que votre mari, à chaque fois qu’il part sans vous, vous assurait systématiquement qu’il vous aime et qu’il ne va pas vous tromper… Non, la confiance et l’amour sont basés sur beaucoup d’autres choses que des mots. Même s’il est toujours agréable de dire et d’entendre « je t’aime ». Si c’est à tout bout de champ, cela ne veut plus rien dire.

En fait, non, il doit dormir car c’est l’heure que vous avez décidée, et vous avez aussi décidé que c’était l’heure des parents. Et à partir de là il peut pleurer, chouiner, grogner…Vous avez décidé, et c’est tout. Vous le lui dites bien sûr gentiment mais fermement. Exactement comme vous me l’expliquez.

Bien sûr qu’il faut apprendre à gérer certaines émotions (comme je suis triste de ne plus jouer avec mes parents car ils veulent que je dorme ou je suis en colère qu’ils ne viennent pas quand je pleure). Bien sûr qu’il a à apprendre à rester dans un cadre que vous lui imposez. Cela s’appelle l’éducation. Et comme vous le dites, elle est bienveillante, mais ferme. De quoi à, non pas supprimer les émotions, mais les moduler et les ajuster.

La vie ne sera pas toujours douce et à trop vouloir protéger les enfants même des petits aléas des contraintes de leur âge j’ai bien peur qu’on ne les fragilise…