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Avoir un deuxième enfant après une dépression du post-partum

il y a 3 ans

Bonjour,

Je pose ma question ici, sans être certaine que vous pourrez m’apporter une réponse.
J’ai un fils de 21 mois et depuis quelques semaines, l’envie d’avoir un deuxième enfant se fait sentir de mon côté. Mon conjoint ne partage pas cette envie, car il a déjà une fille de 8 ans d’une union précédente.
Je n’ose pas lui parler de mon envie par peur d’une opposition et surtout, j’ai failli faire une dépression du post-partum lorsque mon fils avait un mois/un mois et demi. J’ai été prise en charge à l’époque pour des « troubles anxieux du post-partum » plutôt que pour une dépression (accompagnement par un pédopsychiatre toutes les semaines jusqu’aux 6 mois de mon fils, puis suivi psychologique pour moi, mais que j’ai arrêté quand mon fils a eu un an) et cette expérience me fait douter de ma capacité à accueillir comme il se doit un deuxième enfant, d’autant plus que le contexte de la famille recomposée n’est pas simple. J’ai trouvé les premiers mois de vie de mon fils assez éprouvants et ne garde pas de très bons souvenirs de cette période. C’est le fait de retourner travailler, quand mon fils a eu sept mois, et qu’il soit gardé en crèche qui m’a permis de vraiment reprendre pied. J’ai envie d’avoir ce deuxième enfant mais j’ai « peur » de ces premiers mois si difficiles à vivre et de perdre pied à nouveau.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Je resterai très pratique.

Pour avoir un enfant il vaut beaucoup mieux que les deux parents soient d’accord. Et que tous les éléments du contexte soient pris en compte exactement comme vous le faites dans votre lettre.

La dépression du post-partum est difficile à vivre pour la maman et aussi pour l’entourage, votre mari et maintenant votre enfant et sa grande soeur. Il y a bien sûr un risque de récidive après un épisode pour un premier enfant. Mais risque ne veut pas dire récidive certaine.

Par ailleurs, si vous avez envie de cet enfant vous aurez du mal à vivre ce projet non réalisé si vous renoncez par simple décision prise sous l’effet seul de la raison et de la volonté et non pas profondément acceptée. La frustration peut vous déprimer aussi si elle n’est pas clairement réfléchie.

Je vous conseille donc de reparler avec votre mari et aussi de revoir (vous seule et/ou tous les deux) la psychologue qui vous a suivi pendant votre dépression et de travailler avec elle ce choix ou ce renoncement éventuel. Mais au moins la décision quelle qu’elle soit aura été pensée et donc sera mieux acceptée.