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Mon enfant ne supporte pas d’être enfermé dans sa chambre la nuit, que faire ?

il y a 5 jours

Bonjour,

Depuis 1 an, le coucher de mon fils, qui a aujourd’hui 3 ans, est compliqué. Voici le rituel de base, en place depuis longtemps : brossage de dents/toilette/pyjama, puis histoire, berceuses chantées, câlin, coucher.

Depuis ses 2 ans mon fils est passé en lit enfant (il sortait de son lit à barreaux et pouvait se blesser). À la même période il a commencé à sortir de sa chambre après qu’on l’ait laissé. Les endormissements prenaient beaucoup de temps puisqu’il sortait de sa chambre sans cesse. Il sortait en courant, sans paraître stressé ou apeuré. Il ne pouvait pas expliquer pourquoi il faisait ça. Nous avons tenté de rester près de lui jusqu’à ce qu’il soit apaisé ou s’endorme ; de laisser la porte ouverte ; 1 veilleuse dans sa chambre ; de le contenir avec une gigoteuse ; une histoire calme à écouter sur une boîte à histoire après notre départ ; nous avons sorti à nouveau le lit à barreaux. Il a tout mis en échec.

À la base bon dormeur (20 heures – 7 heures), il s’est endormi de plus en plus tard (22 heures) et réveillé de plus en plus tôt (4 heures). Démunies, nous avons fini par perdre patience et un soir j’ai retiré la poignée de sa porte, uniquement de son côté (afin que je puisse l’ouvrir rapidement en cas de besoin) pour qu’il ne puisse plus sortir constamment. Je l’ai immédiatement entendu retourner dans son lit, calmement, et il a dormi jusque 7 heures le lendemain matin.

Les jours suivants, on a tenté de le coucher en laissant la poignée sur sa porte mais peine perdue, il recommençait à sortir constamment et ne dormait pas. En désespoir de cause et parce que nous étions épuisées, nous avons retiré la poignée.
Depuis 1 an, il ne dort plus que de cette façon. Nous tentons régulièrement d’autres moyens, mais même en passant le relai (aux grands parents) rien ne fonctionne. Il n’y a que pour la sieste qu’il peut rester au lit sans être « enfermé ». Même s’il verbalise bien, il est incapable de dire quoi que ce soit de cette situation. On voit juste qu’il souhaite parfois essayer de dormir avec sa poignée de porte mais c’est comme si c’était plus fort que lui, si elle est laissée il sort de sa chambre, court partout, s’agite et ne s’endort pas.

Je me demande d’une part comment mettre fin à cette situation, que nous trouvons maltraitante, et avec laquelle nous sommes très inconfortables. Est-il possible que notre fils ait réellement besoin de contenance à ce point ? Comment passer à autre chose ? Merci pour vos pistes d’accompagnement.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonsoir Madame,

Votre histoire est assez étonnante et votre petit bonhomme très déterminé. Je ne trouve pas cela maltraitant dans la mesure où votre enfant l’accepte de bonne grâce. Il ne hurle pas d’être enfermé, il ne tambourine pas à la porte, il ne vous appelle pas. Il sait très bien que vous, vous pouvez entrer dans la chambre et le feriez au moindre de ses appels ce qui est très rassurant pour lui alors il accepte la règle. Par ailleurs vous ne m’en parlez pas mais je suppose qu’il se développe parfaitement et n’a aucun trouble du comportement comme pourrait en avoir un enfant qui se sentirait « maltraité ». Non je pense simplement que cet enfermement a été pour lui la marque de votre exaspération et de votre autorité, la limite à ne pas dépasser et il l’a accepté comme inclus dans le rituel du soir.

Je pense que si vous voulez sortir de cette situation vous ne pourrez pas faire l’économie de l’exprimer fermement à votre enfant que vous ne voulez plus l’enfermer mais que vous ne voulez pas non plus qu’il se relève. Vous avez, je pense, sauté cette étape de la fermeté, de vous fâcher (sans crier ni taper bien sûr !) pour lui imposer de rester dans sa chambre et en êtes arrivé à l’empêcher de sortir par une autre méthode. Vous pouvez lui expliquer que maintenant il a 3 ans et peut comprendre que vous ne voulez pas qu’il sorte sans pour autant l’enfermer.

Mais bon s’il veut l’être, attendez qu’il le demande lui-même.