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À quel âge parle-t-on de terreur nocturne ?

Dernière question posée le 18/05/2020

Ma fille de 7 mois fait des terreurs nocturnes depuis environ 2/3 semaines, sachant que c’est quasi toutes les nuits et aussi pendant les longues siestes. Faut-il consulter ? Les terreurs nocturnes ont débuté 3 jours après le début de l’accueil chez la nounou, (ça se passe très bien, elle tend les bras quand elle la voit). Les terreurs augmentent quand elle est fatiguée. Elle est très agitée, même pendant son sommeil (depuis la naissance).

Elle n’a aucun souci de santé particulier, elle est très très tonique et ne dort que sur le ventre.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour, 

À cet âge-là, on ne parle pas de terreur nocturne. La terreur nocturne, qui survient donc chez l’enfant plus grand, est caractérisée par le fait que l’enfant dort en criant, il ne reconnaît pas ses parents et le prendre dans les bras ou même le toucher augmente sa panique et les cris et il se débat.  

Je serais étonnée que cela se passe comme ça pour votre bébé. Je pense qu’elle a des réveils nocturnes et a besoin de vous pour se rendormir. Je pense que, bien sûr, le changement de vie avec l’accueil chez la nounou (même bienveillante) représente un grand changement pour un bébé et qu’il est légitime que son sommeil soit moins serein. Je vous encourage à aller la rassurer et l’apaiser, bien sûr, mais en gardant à l’esprit que la nuit, on doit tous dormir. Plus vous serez présente auprès d’elle, plus vous lui parlerez, plus vous organiserez ces périodes d’éveil nocturnes et moins cela lui passera. Allez la voir, rassurez-la mais repartez rapidement, sans même forcément la prendre dans les bras et laissez-la pleurer un peu (10 minutes) avant d’y retourner pour lui donner la possibilité (et aussi l’injonction) de se rendormir seule. 

Pour qu’un bébé soit serein la nuit, il faut qu’il le soit aussi le jour. Bien sûr, il y a des bébés plus agités que d’autres, plus vifs. Néanmoins, si le mode de vie est très calme, les rythmes et les horaires toujours les mêmes, si vous-mêmes n’êtes pas agités, si elle ne passe pas de chez l’un à chez l’autre etc., je suis sûre qu’elle sera moins agitée et dormira mieux. 

Concernant le fait qu’elle dorme sur le ventre, si elle se retourne d’elle-même du dos au ventre, il n’y a pas souci : on admet qu’un bébé qui sait se retourner seul peut dormir dans la position qu’il choisit, sans risque. Cela à condition de suivre les gestes de prévention de la MIN (Mort Inattendue du Nourrisson). 

Pour aller plus loin… 

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ?

La terreur nocturne est caractérisée par le fait que l’enfant crie en dormant. Il ne reconnaît pas ses parents, et le prendre dans les bras ou même le toucher augmente sa panique et les cris. Il est donc très agité, transpire, peut prononcer des paroles incohérentes… Les terreurs nocturnes se distinguent des cauchemars : elles surviennent durant la phase de sommeil lent profond, généralement dans le premier tiers de la nuit, entre 1 et 3 heures après l’endormissement. Ces épisodes, généralement uniques, durent de 1 à 10 minutes. Dans ce cas, il est préférable de simplement veiller sur l’enfant jusqu’à ce qu’il se rendorme paisiblement. 

Dans de rares cas, la terreur nocturne peut se transformer en somnambulisme. L’enfant se lève alors et marche, toujours en état de confusion et inconscient de son environnement. Il sera alors important de sécuriser son environnement pour éviter les accidents, et de le guider doucement vers son lit lorsqu’il se rendormira. 

Les terreurs nocturnes sont bénignes et disparaissent généralement avec l’âge. Elles ne nécessitent pas de traitement particulier dans la plupart des cas. Cependant, si elles sont fréquentes et perturbent le sommeil de l’enfant, il est important de consulter un médecin pour écarter d’éventuels problèmes de santé sous-jacents. 

À quel âge peut-on parler de terreur nocturne ? 

Les terreurs nocturnes apparaissent généralement chez l’enfant entre 12 mois et 4 ans. Les enfants les plus touchés par ces troubles du sommeil sont les enfants d’âge préscolaire. Elles diminuent peu à peu chez les enfants d’âge scolaire, et sont rarement présentes après l’âge de 5 ans. 

Quelle est la différence entre un épisode de terreur nocturne et un cauchemar ?

Bien que les terreurs nocturnes soient très souvent confondues avec les cauchemars, il s’agit de deux phénomènes distincts qui se manifestent différemment. 

Les cauchemars surviennent durant une phase de sommeil paradoxal, la plus tardive d’un cycle de sommeil. Ils se caractérisent par des rêves vifs et désagréables qui déclenchent des émotions fortes comme la peur, la tristesse ou la colère. L’enfant se réveille en général en pleurs et est conscient de son rêve. Il se souvient souvent du contenu de son cauchemar et peut en parler. 

Les terreurs nocturnes, quant à elles, surviennent plutôt en début de nuit, durant une phase de sommeil profond. Elles se manifestent par des épisodes soudains de grande agitation et de peur intense. L’enfant semble terrorisé, mais il n’est pas réellement réveillé et ne se souvient généralement pas de cet épisode le lendemain.  

En cas de cauchemar, il faut rassurer l’enfant, le câliner et lui parler calmement. On peut également l’aider à se rendormir en lui racontant une histoire ou en lui chantant une chanson. En cas de terreur nocturne, il est important de ne pas réveiller l’enfant, mais simplement de rester à ses côtés, veiller sur lui et le rassurer lorsqu’il se calme. 

Gestes de prévention de la MIN (Mort Inattendue du Nourrisson) 

Parmi les nombreuses préoccupations légitimes liées à la venue d’un bébé, la sécurité lors de son sommeil est primordiale. En effet, la mort inattendue du nourrisson (MIN), aussi appelée syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN), est une réalité tragique qui touche encore trop de familles. 

Si les causes exactes de la MIN ne sont pas entièrement comprises, certains facteurs de risque peuvent être réduits, notamment en créant un environnement de sommeil sûr et adapté pour votre bébé. 

Voici quelques recommandations essentielles pour protéger votre nourrisson du risque de MIN : 

  • Allaitez votre bébé si possible* : l’allaitement maternel est associé à un risque réduit de MIN.
  • Positionnez votre bébé sur le dos pour dormir : c’est la position la plus sûre pour réduire le risque de MIN. Évitez de le coucher sur le ventre ou sur le côté (sauf s’il sait se retourner seul).
  • Utilisez un matelas ferme et plat : le matelas doit être ferme et bien ajusté au lit, sans espace entre le matelas et les parois du lit. Un matelas trop mou ou trop souple pourrait obstruer les voies respiratoires de votre bébé.
  • Optez pour un lit simple et sûr : évitez les lits avec des parois molles, supprimez les oreillers, les couvertures épaisses, les tours de lits ou encore les peluches, qui pourraient augmenter le risque d’étouffement. Privilégiez un lit simple avec des barreaux solides et un espace suffisant pour que votre bébé puisse bouger librement.
  • Maintenez une température ambiante adéquate : la chambre de votre bébé doit être à une température confortable, entre 18 et 20°C. Évitez la surchauffe, car elle peut augmenter le risque de MIN.
  • Habillez votre bébé de manière légère : un pyjama et une gigoteuse suffisent pour maintenir votre bébé au chaud.
  • Évitez le tabagisme passif.

En suivant ces recommandations simples, vous pouvez créer un environnement de sommeil sûr et confortable pour votre bébé, et ainsi contribuer à réduire le risque de MIN. 

* Si vous ne pouvez pas allaiter, demandez conseil à votre pédiatre pour choisir un lait infantile adapté aux besoins de votre enfant. Pour mieux comprendre les critères de choix d’un lait infantile, consultez notre article à ce sujet !