Vous dites: «Je dois introduire le gluten » alors que votre bébé n’a que 5 mois: ceci est une recommandation ancienne qui n’est plus valable actuellement. Maintenant on attend le 7e mois, et on fait l’introduction très progressivement.
Classiquement on disait que chez des enfants à risque de maladie cœliaque, le risque d’être atteint de cette maladie était multiplié par 22 si l’introduction du gluten avait lieu avant l’âge de 3 mois, et par 4 si elle avait lieu après l’âge de 7 mois. On pensait donc qu’il fallait idéalement introduire le gluten entre 4 mois révolus et 7 mois révolus, et que la consommation de lait maternel au moment de l’introduction du gluten jouait un rôle protecteur vis-à-vis de la maladie cœliaque. En fait, des études scientifiques importantes récentes ont montré que: ni l’introduction retardée du gluten, ni l’allaitement ne modifiaient le risque de maladie cœliaque, bien que l’introduction plus tardive du gluten fût associée à un début retardé de la maladie.
Chez tous les enfants, qu’ils soient à risque de maladie cœliaque ou non, Il est préconisé de n’introduire aucun aliment autre que le laitavant 4 mois. Les céréales infantiles 1er âge, sous forme de farines sans gluten (excluant le blé, le seigle, l’orge et l’avoine), que l’on peut ajouter dans un biberon de lait dès l’âge de4 mois révolus, représentent souvent le premier aliment de ladiversification. A partir du 7emois, il est possible de proposer des farines avec gluten, en petites quantités au début, et en augmentant progressivement.
Proposition de régime pour la diversification
Quatre repas avec du lait maternel (en cas d’allaitement il peut y avoir une tétée supplémentaire) ou des biberons de 210 ml d’eau faiblement minéralisée + 7 mesures arasées de lait 1er âge, puis 2e âge au moment de la diversification. Cette ration peut être augmentée de 30 ml d’eau + 1 mesure, mais il ne faut jamais forcer votre bébé à terminer son biberon. Il faut respecter son appétit qui peut varier d’un jour à l’autre, ou selon les heures de la journée. Ces rations seront diminuées lors de l’introduction des légumes et des fruits.
Il est recommandé de commencer la diversification, c’est à dire introduire un aliment autre que le lait, entre 4 et 6 mois: jamais avant 4 mois révolus, mais pas au delà de 6 mois révolus. L’habitude actuelle est de débuter la diversification autour de 5 mois révolus. Il est conseillé de commencer par les céréales, les légumes, puis d’introduire les fruits (si l’on commence les fruits en même temps que les légumes, l’enfant risque de préférer le goût sucré et de refuser les légumes).
Les jus de fruits ne sont pas indispensables.
1/ Les farines ou céréales (1 à 2 cuillères à café) seront ajoutées dans le biberon du soir et/ou du matin. Il est recommandé de commencer par des farines 1er âge sans gluten, puis de commencer progressivement l’introduction du gluten après le 7e mois.
2/ Les légumes seront débutés progressivement, habituellement au repas de midi, directement à la cuillère, en complément du biberon de lait qui sera progressivement diminué jusqu‘à 150 ml (5 mesures). Vous avez le choix entre une purée de légumes « maison », ou un “petit pot” de légumes de 130 grammes, environ. Pour commencer les légumes, certains bébés préfèrent qu’ils soient mélangés avec le lait dans le biberon (augmenter progressivement la quantité de légumes pour aboutir à un biberon de soupe de 210 ml avec 5 mesures de lait).
- Les légumes doivent être cuitssans sel ; ne pas rajouter de sel ensuite, sauf en cas de refus de légumes très fades (en très faible quantité).
- Il est préférable de proposer un seul légume par jour (en plus de la pomme de terre qui sert de liant pour les légumes les plus fluides comme les courgettes ou les tomates) afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque légume. Si vous optez pour les « petits pots », préférez les « mono-saveurs ».
- Il est conseillé de changer de légume chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux.
- S’il refuse un légume il faut lui proposer de nouveau un autre jour, sans le forcer; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, jusqu’à ce que le légume initialement refusé soit accepté puis apprécié.
Parmi les légumes, il est possible d’utiliser: betteraves rouges, blanc de poireaux, brocolis, carottes, courgettes (épépinées et sans peau), épinards, haricots verts, patate douce, panais, potirons ou potimarrons, tomates. Les bettes (vert et blanc) et les endives peuvent être utilisées en quantité limitée, sous forme de légumes jeunes pour limiter l’apport de fibres. Les petits pois peuvent être utilisés seulement s’ils sont extra-fins. La quantité de carottes sera limitée en cas de constipation. On évitera, au début, les légumes “à goût fort”, ou trop riches en fibres : artichauts, aubergines, cardons, céleris, choux, fenouil, navets, oignons, poivrons, raves, salsifis, vert de poireaux, etc.
La qualité des légumes surgelés est au moins égale sinon supérieure à celle des “produits frais” de la grande distribution. Les légumes du potager familial sont une excellente solution, à condition que leur culture soit réalisée en limitant l’usage des pesticides et des engrais, et que leur durée de conservation soit courte.
3/ Il sera possible de commencer les compotes de fruits, 10 à 15 jours après le début des légumes, à midi, ou en complément du biberon de l’après-midi, qui sera progressivement diminué à 150 ml environ. Vous pourrez utiliser des compotes “maison” en utilisant des fruits bien mûrs, cuits et mixés, sans sucre ajouté si possible ou des “petits pots” de fruits (100g environ).
- Il est préférable de proposer un seul fruit par jour afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque fruit. Si vous optez pour les « petits pots », préférez les « mono-saveurs ».
- Il est conseillé de changer de fruit chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux.
- Tous les fruits peuvent être proposés, y compris le kiwi, les fruits rouges et les fruits exotiques.
- Si votre bébé refuse un fruit il faut lui proposer de nouveau un autre jour, sans le forcer; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, jusqu’à ce que le fruit initialement refusé soit accepté et apprécié.
4/ Dix à quinze jours après le début des fruits vous pourrez commencer un repas complet à la cuillère à midi, avec de la viande, du poisson, et même de l’œuf.