Une nouvelle enquête dont les résultats ont été publiés cette semaine révèle que la vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus ou HPV n’augmenterait pas le risque de développer de maladie auto-immune.
Réalisée sur plus de 2 millions de jeunes filles entre 13 et 16 ans, par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et l’Assurance Maladie, l’étude montre que les vaccins destinés à protéger contre le cancer du col de l’utérus n’augmentent pas le risque de maladie auto-immune et en particulier de sclérose en plaques.
En effet, le Gardasil ® et le Cervarix ® commercialisés respectivement en 2006 et 2008 font l’objet depuis lors de controverse sur leurs potentiels effets secondaires. En France, une 40aine de plaintes ont été portées par des jeunes femmes ayant déclaré des scléroses en plaques ou des lupus suite à leur vaccination.
L’étude pharmaco-épidémiologique
L’enquête destinée à évaluer les effets secondaires de cette vaccination s’est basée sur un suivi de 2,2 millions de jeunes filles pendant 2 ans dont 840000 ont été vaccinées et 1,4 millions ne l’ont pas été. Les chercheurs ont particulièrement analysé 14 pathologies afin de confirmer ou non un lien direct avec les vaccins anti-HPV.
En revanche, un lien probable entre la vaccination contre le HPV semble être possible avec le syndrome de Guillain-Barré (SGB) et les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin). Le premier syndrome se caractérise par une paralysie des nerfs périphériques qui peut durer jusqu’à plusieurs mois mais dont une immense majorité régresse totalement. Initialement lié à une infection virale, il est aussi connu comme un effet secondaire des vaccins antigrippaux. Actuellement mentionné dans la notice du Gardasil, il pourrait faire partie des effets secondaires des vaccins contre le papillomavirus mais avec des conséquences limitées (1 à 2 cas pour 100 000 filles vaccinées). Concernant les MICI, l’association avec les vaccins est assez faible et pourrait être due au hasard ou à des facteurs non pris en considération dans les analyses. Etablir une corrélation directe MICI avec le Gardasil ou le Cervarix mérite une investigation plus poussée.
Compte tenu de la rareté de ces 2 maladies, le bénéfice-risque de la vaccination contre le papillomavirus n’est pas remise en question.
L’Institut National du Cancer (INCA) est rassuré par ces résultats et souhaite relancer les campagnes de prévention du cancer du col de l’utérus qui touche environ 3000 femmes par an dont un peu plus de 1000 décès.
En savoir plus sur le papillomavirus :
Actuellement en France, seules 17% des jeunes filles de 16 ans seraient vaccinées contre le HPV. Le cancer du col de l’utérus est le 11ème cancer qui touche les femmes en France dont la cause principale sont les papillomavirus et en particulier les HPV de type 16 et 18 (responsables de 70% des cancers du col de l’utérus).
La contamination par le HPV se fait le plus souvent dans les premières années de la vie sexuelle. Les vaccins recommandés entre 11 et 14 ans chez les jeunes filles peuvent être effectués en rattrapage jusqu’à 19 ans révolus.
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