Suite à une recommandation de la Haute Autorité de Santé d’élargir la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) aux garçons de 11 à 14 ans révolus, le Ministère des Solidarités et de la Santé a indiqué vouloir une mise en oeuvre de cette vaccination universelle d’ici l’été 2020.
La HAS préconise la vaccination de tous les enfants de 11-14 ans avec deux doses de Gardasil* 9, un rattrapage possible avec 3 doses jusqu’à 19 ans.
Une couverture vaccinale aujourd’hui insuffisante
La couverture vaccinale était de 24% en 2018 chez les jeunes filles de 16 ans pour deux doses, contre un objectif de 60% en 2019 fixé par le plan cancer 2014-2019. Cette vaccination est actuellement recommandée pour les jeunes filles de 11 à 14 ans (et jusqu’à 19 ans révolus dans le cadre d’un rattrapage).
La HAS a identifié plusieurs raisons à cette faible couverture :
- la médiatisation de possibles cas d’événements indésirables,
- l’absence de programme de vaccination,
- la référence à la vie sexuelle des jeunes filles avant même son début,
- la formation insuffisante des médecins généralistes.
Une étude conduite par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’assurance maladie avait mis en évidence un sur-risque de syndrome de Guillain-Barré et de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Ces possibles effets indésirables ont été investigués et n’ont pas été corroborés par des études comparables menées dans plusieurs pays, d’après la HAS.
Sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, la vaccination des
garçons permettrait « de freiner la transmission au sein de la population
générale, et ainsi de mieux protéger les garçons et les hommes quelle que
soit leur orientation sexuelle, mais aussi de mieux protéger les filles et les
femmes non vaccinées », indique la Haute Autorité de Santé, en soulignant l’intérêt de « simplifier la proposition vaccinale pour les professionnels de
santé ».