Gastro-entérite aigue, les pédiatres vous éclairent sur les risques des vaccins
Qu’est-ce que la gastro-entérite à rotavirus ?
La gastro-entérite aiguë est une inflammation digestive infectieuse, elle est la plupart du temps virale, mais parfois bactérienne. Très contagieuse, elle provoque des épidémies durables, notamment en hiver. C’est essentiellement un tableau de diarrhées aigües avec ou sans vomissement et fièvre. Le rota virus en est le principal responsable. La réhydratation en est le traitement essentiel.
Le risque de gastro-entérite aigüe à rotavirus est celui d’une deshydratation aigue: 155 000 consultations en médecine générale, 30 000 recours aux urgences hospitalières, 14 000 hospitalisations, 7 à 17 décès/an.
Il existe deuxvaccinstrès efficaces contre les formes compliquées de gastro-entérites à rotavirus (virus responsable de la plupart des gastro-entérites aiguës). Ce vaccin, buvable, doit être administré (en 2 ou 3 prises) dès l’âge de 2 mois, mais toujours avant l’âge de 6 mois. Il n’est pas encore remboursé par la sécurité sociale. L'INPES a édité une brochure à ce sujet.
Qu’est-ce qu’une invagination ?
L’invagination intestinale est le retournement de l’intestin sur lui-même comme un doigt de gant, formant un boudin d’invagination. Ce boudin progresse vers l’aval strangulant l’intestin et entraînant rapidement des phénomènes occlusifs. Il s’agit d’une urgence médico-chirurgicale.
L’Invagination Intestinale Aiguë (IIA) se voit chez le nourrisson et le jeune enfant âgé de 6 mois à 3 ans, exceptionnelle avant 6 mois, rare mais non exceptionnelle après 3 ans. Plus souvent notée chez le garçon, le pic de fréquence se situe vers 7 mois. Elle survient habituellement sans cause évidente, surtout chez le petit.
Elle concerne 30 à 60 /100 000 nourrissons en France en dehors de toute vaccination soit 250-500 cas par an*.
Quels sont les signesqui doivent alerter?
Accès de pleurs, cris inhabituels, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie, apathie, sang dans les selles.
Il s’agit des mêmes signes chez le nourrisson en âge d’être vacciné et le nourrisson plus âgé. En revanche, plus le nourrisson est jeune, plus les troubles du comportement sont au premier plan, il faut donc consulter sans délai.
Dans 90% des cas, si la prise en charge est rapide est adaptée, un simple lavement suffit. Pour les cas plus graves ou une prise en charge tardive, un recours à la chirurgie peut être envisagé.
Vaccination gastro-entérite à Rotavirus et risque d’invagination ?
La vaccination contre les gastro-entérites à Rotavirusaugmente le risque d’IIA de 1 à 6/ 100000 nourrisson soit 8 à 48 cas* de plus "en théorie" qui, pour la plupart ne sont pas graves.
La particularité de ces IIA est surtout de survenir chez un enfant plus jeune que les formes classiques (dans les 7 jours après la première dose soit vers l’âge de 2-3 mois). Ce risque est connu mais minime. Pour le diminuer, il convient de respecter l’âge de vaccination (2-6 mois) et d’informer les parents des signes d’alerte pour un diagnostic précoce et une prise en charge rapide, les deux permettant une résolution rapide…
En conclusion :
La pharmacovigilance est indispensable et apportera des données.
Jusqu’à présent la balance risque-bénéfice est jugée très positive en France. Il n’y a pas de risque zéro mais beaucoup plus de risque à ne pas vacciner:
- D’un côté, sur-risque d’IIA après vaccin de 1 à 6 cas additionnels pour 100 000 nourrissons
- De l’autre, risque de GEA à Rotavirus: 155 000 consultations en médecine générale, 30 000 recours aux urgences hospitalières, 14 000 hospitalisations, 7 à 17 décès/an
En savoir plus avec les fiches vaccinations rédigées par Infovac, GPIP et l'AFPA:
– Gastro-entérites à ROTAVIRUS : la maladie
– Vaccination contre les gastro-entérites à rotavirus
– Le rôle majeur de la vaccination
*Rapport HCSP 29/11/2013
Note :
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