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Séparation avec bébé : comment faire pour que tout se passe bien ?

Mis à jour le 20 novembre 2024 Dr Catherine SALINIER

Deux bébés jouant ensemble dans une crèche avec des jeux en bois
Crédits photo : AdobeStock_238350472

La première séparation entre un bébé et ses parents est souvent une étape difficile, à la fois pour les adultes et pour l’enfant. Qu’il s’agisse de confier son bébé à une crèche, une assistante maternelle ou même à un proche, cette situation peut générer des émotions fortes pour vous, parents, comme l’anxiété ou la culpabilité, et votre bébé peut ressentir votre angoisse face à cette nouvelle expérience. Cependant, cette séparation, lorsqu’elle est bien préparée, peut aussi être envisagée comme une étape du développement de l’enfant. Nous vous proposons des conseils et des stratégies pour que cette transition se fasse dans les meilleures conditions possibles, en douceur et sans stress.

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Sommaire de l'article

Confier votre bébé, une étape clé qui se prépare progressivement

À partir de quel âge commencer à confier votre bébé ?

Vous pouvez envisager, si vous y êtes contraints par la fin du congé de parentalité, de confier votre bébé à quelqu’un d’autre pendant quelques heures dès l’âge de 3-4  mois. À ce moment-là votre enfant commence à s’adapter à son environnement et à établir un rythme régulier de sommeil et d’alimentation. Toutefois, il est crucial de tenir compte de la période d’angoisse de séparation du 8ème mois. Pendant cette période, l’enfant ressent beaucoup de désarroi et il manifestera beaucoup de désaccord, ce qui nécessitera d’autant plus une période d’adaptation progressive et attentive.

Confiez progressivement votre bébé aux autres

Si vous n’avez encore jamais été séparé(e) de votre bébé depuis sa naissance et que l’idée de le confier bientôt à une crèche ou à une assistante maternelle vous inquiète, il est essentiel de commencer à préparer cette transition progressivement. Pour cela, vous pouvez introduire de petites périodes de séparation. Elles ont déjà été préparées par le fait que la maman dès la naissance la maman n’est pas la seule à s’occuper de son enfant. L’autre parent ou dans le cas de parent solo des personnes proches (grands-parents, amis, famille) sont des figures d’attachement secondaires. Cela permet à votre bébé de s’habituer en douceur à votre absence tout en vous rassurant sur sa capacité à bien vivre sans vous.

Dans tous les cas, faites-vous confiance, ainsi qu’à votre enfant. Les bébés ont une capacité naturelle à s’adapter à de nouveaux environnements, et à établir des liens d’attachement avec d’autres à condition de sentir que leurs parents sont calmes et en confiance, que les autres personnes qui s’occupent de lui répondent aussi à ses appels rapidement et de façon adaptée (câlin, biberon) et que ces personnes sont stables qu’elles ne sont pas trop nombreuses et le voient très fréquemment La sérénité de tous sera le meilleur guide pour aider votre enfant à vivre cette transition sans stress.

Choisir un mode de garde dans lequel vous avez confiance

Vous avez fait le choix important du mode de garde pour votre bébé, qu’il s’agisse d’un accueil individuel ou collectif. Dans cette décision, il est essentiel de ressentir une pleine confiance envers la structure ou la personne que vous avez sélectionnée. Ce lien de confiance est la clé pour offrir à votre enfant un environnement serein et épanouissant, au sein duquel il pourra grandir en toute sécurité, et vous, le laisser en toute tranquillité.

Comment choisir sereinement et en toute confiance ?

Pour confier votre bébé, il est primordial d’avoir confiance en la structure choisie : le mieux est de bien vous renseigner auparavant,. Il est primordial que la personne ou la structure soit agréée par le service de PMI (Protection Maternelle et Infantile). Il vous faudra vérifier les références, vous entretenir en amont avec chaque personne si vous avez le choix. Une fois ce choix fait, vous devrez venir voir sur place comment cela se passe, examiner les lieux, les faire visiter à votre bébé, demander en détail comment se déroulera sa journée… Posez toutes les questions qui vous tracassent de manière à être tranquillisés.

Les personnes qui vont s’occuper de votre bébé doivent être vos alliées. Donnez-leur tous les atouts pour que cela se passe dans les meilleures conditions possibles (expliquez leur les habitudes de votre bébé, ses heures de sommeil, les rituels pour l’aider à s’endormir, ses repas, les jeux qu’il aime…). N’hésitez pas à encourager des interactions positives avec les professionnel.le.s de petite enfance pour que votre bébé commence à se sentir en sécurité et en confiance.

Préparer la séparation en amont

Temps d’adaptation / familiarisation progressive : une étape clé

Les crèches proposent que les premières séparations soient limitées dans la durée pour une adaptation progressive, appelée “période de familiarisation”, dans le but que le bébé s’habitue peu à peu aux locaux et aux personnes, pour commencer en présence de son parent puis avec des périodes de séparation s’allongeant progressivement. Profitez-en, car votre bébé sera rassuré de voir que chaque séparation est inévitablement suivie de retrouvailles et le temps lui paraîtra moins long au début. Dans le cas d’une assistante maternelle, de la même manière, une « période d’adaptation » doit être prévue au contrat, dont vous pourrez convenir ensemble de l’organisation. Elle permet à votre bébé de découvrir son nouvel environnement par étapes, et à vous de vous habituer à ce changement de manière plus sereine.

Des visites préparatoires permettent également à votre enfant de se familiariser avec le lieu. Vous pouvez organiser plusieurs visites au mode d’accueil avant le début « officiel ». Ainsi votre bébé s’habituera plus facilement aux nouveaux lieux, visages et autres enfants.

Expliquer la situation à votre bébé

Il est essentiel de communiquer avec votre bébé, même s’il est encore très jeune. Ses capacités de compréhension se développent rapidement, et vos paroles peuvent lui apporter un grand réconfort. Prenez le temps de lui expliquer la situation de manière simple et rassurante. Par exemple, vous pourriez dire : « Je dois reprendre mon travail. Pendant ce temps, tu resteras à la crèche/ chez l’assistante maternelle / avec papi et mamie, et on va bien s’occuper de toi. Je reviendrai te chercher en fin de journée. »

Utilisez un ton doux et apaisant, en accompagnant vos paroles de gestes tendres, comme le câlin ou le contact visuel. Cela lui montrera que même si vous êtes physiquement éloigné(e), votre lien reste fort et que vous êtes là pour lui. En verbalisant les changements qui vont se produire, vous aidez votre enfant à comprendre que cette séparation est temporaire et qu’il sera toujours en sécurité.

Nos conseils au moment de la séparation

Ne pas oublier le doudou, objet « transitionnel »

Bien sûr, au moment de la séparation, son doudou s’il en a un et / ou sa tétine s’il en a une, sont des soutiens importants pour faciliter la transition. Comme expliqué dans notre article dédié : « Rôle de « l’objet transitionnel », le doudou, dans le développement du bébé », le doudou fait la transition entre vous et votre bébé. La plupart des bébés en choisissent un vers 8-9 mois au moment de cette période d’angoisse de séparation pour se consoler quand vous n’êtes pas là, qu’il s’agisse d’une de leurs peluches ou d’un simple bout de tissu.

Vous pouvez également apporter des objets de confort : un bout de tissu avec votre odeur, une couverture ou un jouet familier, cela peut l’aider à se sentir plus en sécurité.

Profitez des temps de transmission, le matin et le soir

Lorsqu’il est temps de quitter votre enfant, un « vrai » au revoir est essentiel : prenez un moment pour lui dire au revoir de manière claire et apaisante, sans précipitation. Avant de partir, profitez-en pour échanger avec les professionnels en charge de sa garde, afin de faire le point sur son bien-être et ses besoins. Si votre enfant pleure à votre départ, résistez à l’envie de revenir sur vos pas. Cela peut être difficile, mais revenir ne ferait que prolonger sa détresse. Il est préférable de partir avec assurance et confiance, pour lui permettre de s’adapter et de comprendre que vous reviendrez toujours le chercher. De plus, il est important de ne pas partir trop vite : on espère souvent, en filant à l’anglaise, ne pas faire pleurer son bébé. C’est tout le contraire qui va se passer ! Il faut tranquillement lui dire au revoir, en insistant bien sur le fait qu’on va revenir le chercher le soir. Ne pas revenir sur ses pas en le voyant pleurer : surtout pas ! Sachez que dès que vous avez le dos tourné, votre bébé va sans doute très vite se calmer, alors qu’un faux départ a toutes les chances de le perturber.

Si besoin vous pouvez mettre en place des routines de séparation constantes : établissez une routine claire de séparation pour que votre bébé sache à quoi s’attendre (par exemple, une phrase spéciale ou un geste de départ).

Et n’oubliez pas, il est important de gérer vos propres émotions : les bébés sont très sensibles aux émotions de leurs parents. Rester calme, positif et confiant dans cette nouvelle étape peut aider à réduire l’anxiété de votre bébé. Si un parent a lui-même du mal avec la séparation, cela se passera mieux avec l’autre parent ou une personne qui connait bien l’enfant et a l’habitude de s’en occuper.

Si malgré tout cela, la séparation reste difficile…

Les signes

Lorsqu’un bébé rencontre des difficultés à s’adapter à un nouveau mode de garde, plusieurs signes peuvent indiquer une adaptation difficile :

  • Réactions physiques au moment de la séparation : le bébé va avoir tendance à faire des crises intenses au moment de quitter le parent, qui mettront beaucoup de temps à s’apaiser une fois le parent parti.
  • Refus d’aller vers le personnel de garde : réaction négative lorsque l’adulte en charge essaie de le prendre ou de jouer avec lui.
  • Retrait ou isolement : moins d’interaction avec les autres enfants ou adultes dans le nouveau lieu de garde, ne joue pas reste dans son coin, est triste, dort tout le temps
  • Agitation / colères : bébé ou petit enfant très instable qui crie beaucoup, bouge beaucoup, agresse les autres.
  • Changements dans le sommeil : le bébé ou le petit enfant présente des difficultés pour s’endormir, les réveils nocturnes sont fréquents et/ou son sommeil est agité. Au niveau des siestes, le bébé dort moins que d’habitude.
  • Modifications de l’appétit : le bébé ou le petit enfant refuse de manger et/ou mange moins que d’habitude.
  • Pleurs fréquents ou intenses : le bébé ou le petit enfant pleure plus souvent que d’habitude, parfois sans raison apparente. De plus il va exprimer une frustration, de la colère ou des cris lorsque vous le laissez dans son nouveau lieu de garde.
  • Changements dans les interactions sociales : le bébé ou le petit enfant  devient «timide » » il refuse de s’éloigner de son parent dans un autre lieu que la maison alors qu’avant ça ne lui posait pas de problème. Il peut également avoir des réactions négatives lorsque un adulte qu’il connait bien pourtant essaie de le prendre ou de jouer avec lui.
  • Attachement excessif : le bébé ou le petit enfant devient plus collant avec ses parents à la maison et ne veut plus les quitter.

Il est normal que l’adaptation prenne du temps, et chaque enfant réagit différemment. Soyez patient et donnez-lui le temps nécessaire pour s’habituer. Discutez régulièrement avec le personnel de garde pour obtenir des retours sur le comportement de votre bébé, savoir comment il évolue et collaborer pour améliorer son bien-être.

Si vous ne sentez pas cette collaboration possible il est alors important de remettre en question le choix du mode de garde. Vous devez sentir que la personne qui garde votre enfant a le même souci que vous de son bien-être et qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour faciliter cette adaptation.

Dans la très grande majorité de cas, tout se passe bien. Et votre vigilance légitime ne doit pas devenir un frein, mais au contraire un moteur de confiance.

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