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Troubles cognitifs, les troubles qui ne se voient pas

Mis à jour le 15 septembre 2022 Dr Jean-Paul BLANC

Dyslexie

Les troubles cognitifs comprennent tous les troubles entrainant une difficulté pour l’acquisition des connaissances. Ils sont responsables de troubles des apprentissages.

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Les différents troubles cognitifs

Chez les enfants, il existe trois grandes familles de troubles cognitifs dont les causes et les conséquences sont totalement indépendantes.

  • Les troubles cognitifs globaux sont des déficiences intellectuelles globales, qui touchent tous les apprentissages
  • Les troubles cognitifs spécifiques acquis surviennent suite à un choc brutal tel qu’un traumatisme crânien, un accident vasculaire, une tumeur, un manque prolongé d’oxygène… Ils sont rares chez l’enfant.
  • Les troubles cognitifs spécifiques développementaux qui affectent une fonction précise de la cognition et sont responsables de troubles spécifiques des apprentissages chez un enfant qui n’a aucune déficience intellectuelle, aucun problème psychique ou psychiatrique, qui a un environnement familial et pédagogique équilibré et sans problème. C’est tout le champ des enfants « dys », auquel on rattache les enfants à haut potentiel intellectuel (ou enfants précoces) et les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité.

Les associations de plusieurs troubles « dys » sont fréquentes et posent évidemment des problèmes importants de diagnostic d’abord, de prise en charge ensuite.

Les Troubles cognitifs spécifiques développementaux

  • Le trouble de l’acquisition du langage écrit se distingue par des difficultés pour l’apprentissage de la lecturedyslexie – et/ou de l’orthographe – dysorthographie. L’enfant présente des difficultés pour lire, qui se manifestent par une grande lenteur, de nombreuses erreurs et une compréhension altérée. La dysorthographie est presque constamment associée à la dyslexie mais peut être isolée.
  • La dysphasie est un trouble structurel du développement du langage oral. Les difficultés sont diverses et affectent la programmation des sons et leur expression. Le discours d’un enfant dysphasique est déstructuré, il a des problèmes de syntaxe, il ne trouve pas ces mots. Souffrir de dysphasie entraine de manière presque automatique des troubles du langage écrit et des retards dans les apprentissages scolaires élémentaires.
  • La dyscalculie est une altération de la capacité à comprendre et à utiliser les nombres. Les enfants concernés ont de grosses difficultés en mathématiques, peinent dans le calcul et le comptage (lecture et écriture des chiffres, pas de liens entre le nombre et la quantité…) ainsi que dans la mémorisation des faits numériques (difficultés à effectuer de simples opérations).
  • La praxie est le fait d’acquérir une gestion automatisée d’un geste après en avoir fait l’apprentissage (l’écriture, la conduite…). La dyspraxie est l’altération des praxies. Elle se manifeste par une maladresse importante et/ou une dysgraphie (difficultés dans l’écriture et le dessin). Les enfants dyspraxiques sont souvent lents, maladroits, ont des difficultés pour s’habiller, utiliser les outils scolaires (ciseaux, compas…) et ménagers (couteau, fourchette…). Ils ont également souvent associés des difficultés pour se repérer dans une feuille, ou sur un plan.
  • Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) porte sur les fonctions attentionnelles avec une tendance excessive à la distraction (inattention) et/ou à l’activité physique (hyperactivité). Pour en savoir plus vous pouvez vous référer à notre article dédié au TDAH. Il peut s’intégrer dans le cadre plus large des troubles exécutifs.

Les Troubles cognitifs spécifiques acquis

Ces troubles, contrairement aux troubles spécifiques développementaux, résultent d’une lésion cérébrale causée par un facteur externe (les enfants sont souvent touchés lors de traumatismes crâniens). Ils peuvent atteindre une ou plusieurs fonctions et leur gravité peut énormément varier. Ils sont rares et plus facilement repérés dans les suites d’une agression du cerveau connue.

L’importance du diagnostic et de la prise en charge

Aujourd’hui encore il est difficile de connaitre les chiffres exacts des enfants touchés par des troubles cognitifs. Ces troubles restent mal connus, ce qui ne facilite pas un dépistage efficient, alors qu’ils nécessitent un suivi personnalisé et régulier de l’enfant. Les troubles « dys », notamment, sont parfois confondus avec de simples difficultés d’apprentissage. Il est donc essentiel de poser un diagnostic précis qui permettra d’adapter l’orientation scolaire, l’apprentissage et le quotidien aux besoins spécifiques d’un enfant atteint par un ou plusieurs troubles cognitifs.

La période, parfois longue, pendant laquelle les troubles ne sont pas clairement identifiés peut s’avérer difficile tant pour l’enfant que pour son entourage. L’enfant concerné se sent incompris et dévalorisé, particulièrement dans le cadre scolaire. Ainsi, plus tôt le trouble sera détecté, plus les moyens mis en place lui permettront de pallier ces difficultés et l’amèneront vers une meilleure autonomie.

Dès qu’il y a un soupçon de trouble, réaliser un bilan pluridisciplinaire est nécessaire. Il permet de cerner la nature et l’ampleur du (ou des) trouble(s) et de s’orienter vers les aides disponibles.

Ce bilan est orienté et prescrit par un médecin, pédiatre, neuro-pédiatre ou pédopsychiatre, qui prendra l’avis d’un psychologue ou neuropsychologue, un psychomotricien, un orthophoniste, un ergothérapeute, un kinésithérapeute.

Par ailleurs, en plus du support médical il existe en France des instances à solliciter pour bénéficier d’un accompagnement (cf. rubrique liens à consulter). En fonction du trouble et de son degré certains enfants seront orientés vers des établissements spécialisés alors que d’autres pourront suivre une scolarisation en milieu ordinaire avec, par exemple, un soutien personnalisé.

A savoir

 

Il existe, pour les personnes présentant des troubles « dys », des outils informatiques adaptés à leurs besoins qui peuvent fournir une aide non négligeable (logiciels d’aide à l’écriture, à la lecture ou multifonctions). Pour savoir lequel choisir, référez-vous à l’équipe médicale qui entoure votre enfant.

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