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Le père noël, la petite souris, faut-il laisser les enfants y croire ?

Mis à jour le 23 novembre 2020 psychologue Cécilie RONDAN

Croyances

Le père noël, Saint-Nicolas ou les rois Mages, les cloches de Pâques, la petite souris, les fées, le prince charmant, le marchand de sable, les cigognes, les choux et les roses… autant de croyances religieuses, athées ou culturelles qui font vivre l’imaginaire des enfants dès leur plus jeune âge. Puis, vers 5-6 ans des questions arrivent… Comment réagir ? Est-ce que je suis en train de mentir à mon enfant ? Quelle va être sa réaction, sera-t-il déçu ?

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L’évolution des croyances de l’enfant

Les croyances évoluent en fonction du développement de l’enfant. Il est donc conseillé de le laisser croire tant qu’il ne pose pas de questions. Grâce à son développement et à sa maturation, il va peu à peu se demander si ce à quoi il croit est réellement vrai.

A partir de 4 ans, un enfant est capable de comprendre que les choses peuvent être différentes de sa réalité. Il s’agit de la théorie de l’esprit: le développement de la compréhension des fausses croyances.

Vers 5 ans, il commence à se poser des questions, mais de lui-même il trouvera / inventera des réponses et des raisons d’y croire ou non.

A partir de 6-7 ans, l’enfant quitte « l’innocence absolue », il commence à poser des questions sur ce qui est possible ou pas : pourquoi ne voit-on pas le père noël lorsqu’il apporte les cadeaux ? Comment fait-il pour passer par la cheminée ? Comment peut-il amener des cadeaux à tous les enfants en même temps ?…

Il commence à poser des questions. Que faire ?

Dès lors que votre enfant commence à poser des questions, il faut l’aider dans son raisonnement. Il ne s’agit pas de répondre « mais si, le père noël existe » ou « non, les fées ça n’existe pas » mais plutôt de prolonger son questionnement. Un enfant qui pose des questions a des doutes sur la réalité.

Essayez alors de le faire avancer dans ses interrogations : « qu’est-ce qui te fait penser que la petite souris n’existe pas ? »… Mettez ainsi en avant les limites qu’il trouve à ces croyances.

Il comprendra de lui-même ce qui est vraisemblable ou non.

J’ai peur qu’il soit déçu

En tant que parent, vous devez être prudents dans vos réponses. Il arrive qu’un enfant qui apprend la vérité soit blessé et se dise « mes parents m’ont menti ». C’est pourquoi il faut éviter de lui répondre de manière radicale par oui ou non.

Dans la mesure où vous l’incitez à se poser les bonnes questions, vous n’entrez pas dans le mensonge. Laissez-le répondre à ses interrogations de lui-même, il n’y aura pas de coupure dans l’imaginaire.

Votre enfant ne sera pas déçu s’il fait son développement seul et que vous l’aidez dans ce sens. Vous lui permettez au contraire d’avoir une pensée critique. Et quand il découvre que ce n’est pas vrai et qu’il l’a compris vous devez alors lui expliquer que ces belles histoires sont pour les petits et que vous êtes très heureux qu’il soit devenu grand.

Faut-il encourager ces croyances ?

Saint-Nicolas n’est pas néfaste pour son développement. Il ne faut pas oublier que même en tant qu’adulte nous aimons laisser notre imaginaire rêver. Le succès des séries / films sur les vampires, les loups garou, les sorcières… en sont un exemple contemporain! On sait que ce monde imaginaire n’existe pas mais c’est agréable d’y croire, il en est de même pour votre enfant.

Aujourd’hui les enfants jouent trop peu et font beaucoup moins travailler leur imagination. Ces mythes peuvent alors faire partie de ce travail d’imaginaire qui leur permettra de comprendre que les choses ne sont pas toujours comme on les croit et plus tard aidera l’imagination à envisager l’avenir.

Cette imagination aide aussi à la création et permet parfois de mettre à distance ses émotions et de se soulager d’un poids…

L’imaginaire est profitable tant qu’il est confronté à la réalité.

Il convient néanmoins de mettre des limites à ces croyances et de ne pas les impliquer dans la réalité: « si tu n’es pas gentil, le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux… ». Faites attention à ne pas transposer votre autorité de parent ailleurs et surtout sur quelqu’un qui n’existe pas !

Mon enfant n’y croit pas

Il ne faut pas obliger un enfant à croire en quelque chose s’il est réfractaire. En effet, certains enfants ne peuvent pas accéder à ces concepts, trop abstraits pour eux. Croire au Père Noël, notamment pour un enfant atteint d’autisme, s’avère très compliqué, ne forcez pas son imagination.

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