Mis à jour le 21 mai 2024 3 de nos experts
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La coqueluche, surnommée « toux des 100 jours », est une infection respiratoire d’origine bactérienne due à des bactéries du genre des Bordetella, Bordetella pertussis principalement. Cette maladie est hautement contagieuse et son évolution est particulièrement longue.
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Symptômes et complications de la coqueluche
Quels sont les symptômes de la coqueluche ?
La coqueluche clinique se développe en trois temps :
- Une phase d’incubation, au cours de laquelle aucun symptôme n’apparaît avant qu’une rhinorrhée atypique ne survienne, environ deux semaines après.
- Une phase paroxystique se caractérisant par des quintes de toux épuisantes, après lesquelles la personne aura du mal à reprendre sa respiration. Ces dernières pourront par ailleurs provoquer des vomissements. Le malade ne présentera généralement pas de fièvre.
- Et, enfin, une phase de convalescence.
Cette maladie peut-elle entraîner des complications ?
Dans le pire des cas, l’infection peut entraîner des complications neurologiques et pulmonaires. Bien que cela soit rare, il peut arriver que ces quintes de toux ajoutées à des complications neurologiques puissent provoquer l’asphyxie suivie de la mort du malade.
Chez le nouveau-né et petit nourrisson, cette maladie peut provoquer rapidement une détresse respiratoire aiguë grave.
Comment se transmet la coqueluche ?
La transmission de la coqueluche se fait par voie aérienne (toux) via l’entourage (famille proche principalement et collectivité).
Sans traitement, le sujet atteint est contagieux pour son entourage durant 3 semaines.
Traitement de la maladie
La personne contaminée se verra prescrire des antibiotiques et pourra être hospitalisée, particulièrement s’il s’agit d’un enfant de moins de trois mois.
Hausse des cas aux Etats-Unis et au Royaume-Uni : faut-il craindre une recrudescence de coqueluche en France ?
Les cas de coqueluche semblent se multiplier dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. En effet, le journal « The Guardian[1] » indique ,que plus de 1 141 cas ont été recensés en Angleterre et au Pays de Galles entre janvier et novembre 2023, contre 450 cas sur la même période l’année précédente. Par ailleurs, entre juillet et décembre 2023, les autorités sanitaires de Floride ont observé une hausse de 85 % des cas par rapport à l’année 2022.[2]
Pourquoi craindre une hausse des cas ?
On peut en effet s’attendre à une hausse des cas de coqueluches pour deux raisons :
1/ Une dette immunologique à la suite de la pandémie de Covid-19
Les mesures barrières et les périodes de confinement mises en place pour se protéger du Covid-19 ont considérablement réduit le risque d’être exposés à d’autres maladies, comme la coqueluche.
En ayant peu été exposés à des germes pendant cette période, nos systèmes immunitaires ont été peu sollicités, et le taux moyen d’anticorps a chuté dans nos organismes. Ceci augmente le risque d’attraper certaines maladies. Ceci a par exemple été constaté avec la varicelle, pour laquelle une hausse des cas a pu être observée post-Covid. Mais, contrairement à la coqueluche, le fait d’attraper la varicelle confère une immunité de longue durée.
2/ Le cycle de la maladie
Naturellement, la coqueluche est une maladie cyclique, pour laquelle on observe des pics de cas tous les 3 à 5 ans.
D’après les données collectées par Renacoq, le réseau national de surveillance de la coqueluche en France, 6 pics épidémiques sont survenus entre 1996 et 2021 : en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et en 2017.C’est pourquoi, après l’accalmie due aux mesures sanitaires mises en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les experts s’attendent à une hausse des cas de coqueluche.
Vigilance renforcée en France en 2024
Les données publiées par Santé Publique France indiquent une reprise de la circulation de la coqueluche plus importante ces derniers mois en France hexagonale.
Au 1er trimestre 2024, une quinzaine de clusters totalisant 70 cas ont été signalés à Santé publique France (données non consolidées pour l’année 2024 en cours)[3]. Ces derniers se situent majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, halte-garderies et maisons maternelles) mais aussi dans des familles. La multiplication du nombre de cas par rapport à 2023 et les remontées de cas groupés en nette augmentation indiquent une reprise de la circulation de la bactérie qui pourrait s’intensifier dans les prochains mois au sein des collectivités.
Compte tenu de cette tendance à la hausse, Santé publique France reste en vigilance et rappelle l’importance de la vaccination pour protéger les personnes à risque de formes graves :
- les nouveau-nés et petits nourrissons trop jeunes pour être vaccinés, particulièrement si la maman n’a pas été vaccinée durant la grossesse
- les adolescents et adultes qui ont perdu la protection due au vaccin.
Prévention
La vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018. Selon le calendrier vaccinal, elle doit s’effectuer avec 2 doses à l’âge de 8 et 16 semaines, suivies d’une première dose de rappel à l’âge de 11 mois. Ce schéma ne doit pas être différé.
Les rappels ultérieurs sont recommandés à l’âge de 6 ans, puis entre 11 et 13 ans. Le rappel chez l’adulte est effectué à l’âge de 25 ans, en l’absence de vaccination contre la coqueluche dans les 5 années précédentes.
La vaccination contre la coqueluche est également recommandée dans le cadre de la stratégie dite du cocooning. Son objectif est de protéger les nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois d’une coqueluche étant habutuellement transmise par un
membre de leur entourage proche. En effet, d’après le ministère de la santé, les nourrissons sont contaminés par un des parents dans plus de 50% des cas.[4] Cette stratégie se définit comme la vaccination des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses six premiers mois de vie, si la maman n’a pas eu l’injection vaccinale recommandée pendant la grossesse, comme d’ailleurs contre la grippe et la Covid.
Impacts et intérêts de cette vaccination obligatoire
Dans cette vidéo, le Professeur Daniel Floret rappelle que tout vaccin inscrit dans le calendrier vaccinal a une balance bénéfice / risque positive. En ce qui concerne la coqueluche, il indique que la maladie peut être relativement bégnine chez les grands enfants et les adultes, mais les bébés de moins de 6 mois font des formes graves qui les mènent en réanimation dans 1% des cas.
Le vaccin contre la coqueluche a permis de réduire de façon spectaculaire l’incidence de la coqueluche chez le nourrisson, mais il reste une période vulnérable de quelques mois si l’entourage du bébé n’est pas protégé, car ce sont les adultes qui contaminent le nourrisson.
Ainsi, avant les 3 mois de vie, la protection du bébé contre cette maladie va être assurée par la vaccination de sa maman pendant la grossesse, qui lui transmettra des anticorps qui le protégeront pendant plusieurs mois. Si la femme enceinte n’a pas été vaccinée, on adoptera la stratégie du cocooning en vaccinant toutes les personnes gravitant autour de l’enfant pendant ses premiers mois de sa vie : mère, père, les autres enfants de la fratrie, grands-parents s’ils sont amenés à garder l’enfant, etc.
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Dr Georges THIEBAULT
Pédiatre libéral à Montpellier, maître de stages de l’université et expert Infovac.
Dr François VIE LE SAGE
Pédiatre libéral, Aix les Bains, Praticien Hospitalier Chambéry – Membre du groupe d’expert en vaccinologie « INFOVAC » – Coordinateur du groupe recherche de la commission scientifique de l’AFPA
Dr Andréas WERNER
Les vidéos du Pr FLORET ont été réalisées par l’association Pédiatrie en Drôme-Ardèche.
[3] Post LinkedIn Santé publique France du 14/05/2024
[4] https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-de-l-enfant/coqueluche
Note :
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