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Les « caprices » : un passage obligatoire pour la construction de la personnalité de votre enfant

Mis à jour le 20 avril 2022 Pr Daniel MARCELLI

Caprices

Le caprice garde une connotation négative pour une majorité de personnes. Le caprice qui se définit comme « une volonté soudaine, irréfléchie et changeante », est un mauvais terme, adopté par l’usage, pour nommer une manifestation parfois violente, qui est le seul moyen qu’a votre jeune enfant d’exprimer son insatisfaction, sa frustration, son mal-être. Les « caprices » font partie de l’apprentissage, de la construction de la personnalité de l’enfant.

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Pourquoi fait-il des « caprices » ?

Cris, pleurs, hurlement, grosse colère, votre enfant se roule par terre… Quel parent ne s’est pas déjà trouvé confronté à ce genre de démonstration parfois violente, qui plus est dans une rue remplie d’inconnus au regard réprobateur ou moqueur ?

A partir d’un an / un an et demi, votre enfant commence à vous dire « non ». Il n’est pas trop gâté, il n’est pas « mal élevé » mais il commence à vouloir s’affirmer en tant qu’individu. Pour exprimer ses propres désirs, il s’oppose à vous.

Il découvre en même temps qu’il n’est pas le centre du monde. Il réalise que tous ses désirs ne peuvent pas être assouvis dans la seconde… voire pas assouvis tout court, et que les désirs des autres peuvent être différents des siens !

Un enfant n’a pas la capacité d’analyser le moment présent, de prendre du recul. Il n’a pas encore la notion de « règles », d’impératifs. Il n’est pas capable non plus de gérer ses sentiments. La seule façon pour lui d’exprimer sa frustration, sa colère, voire sa peur ou son angoisse reste ce qui est communément appelé le « caprice ».

Les « caprices » sont surtout fréquents entre un an et demi et deux ans / deux ans et demi, puis ils s’estompent progressivement avec les années, la compréhension de la « réalité » et la maîtrise du langage.

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Comment anticiper les « caprices » ?

Posez des limites préalables (même si votre enfant n’aura de cesse d’essayer de les dépasser) et restez ferme sur vos positions afin de lui donner des repères clairs et de le sécuriser.

Expliquez-lui ces limites, leur raison d’être. Il doit savoir pourquoi il ne peut pas manger de bonbons juste avant le repas, pourquoi il doit vous tenir la main pour traverser, pourquoi il doit mettre son manteau… C’est essentiel pour lui permettre de construire son propre raisonnement.

Montrez-lui que vous avez, vous aussi, des limites à respecter, qui ne vous plaisent pas toujours non plus. Adoptez un comportement cohérent. Il sera difficile d’exiger de votre enfant qu’il enfile un blouson alors que vous sortez en pull sous la pluie… Gardez en tête que votre enfant vous observe, vous admire et vous imite.

Proposez-lui des alternatives, cela le responsabilisera et lui montrera qu’il a son mot à dire : tu veux ton manteau bleu ou ton blouson rouge ? Une ou 2 cuillères de brocolis ?

Quand tout se passe bien, félicitez votre enfant pour son bon comportement.

Comment réagir face aux « caprices » ?

En premier lieu, conservez autant que possible votre calme. C’est difficile, mais hurler sur votre enfant ou le malmener ne résoudra rien.

Ne cédez pas à son « caprice » et ne culpabilisez pas. Céder lui montrerait votre faiblesse, le déstabiliserait en le faisant s’interroger sur la cohérence de vos décisions, lui donnerait un sentiment d’insécurité. Céder lui permettrait également de prendre un pouvoir qui ne doit pas être le sien et lui laisserait croire qu’il lui suffit de hurler pour voir ses désirs exaucés. Or, dans la vie, ça ne se passe pas comme ça… et c’est votre rôle de le préparer à sa vie d’adulte.

Essayez de comprendre la raison de son caprice. Si votre enfant a moins de 3-4 ans, il ne sait pas encore bien exprimer ses ressentis. Les cris, les pleurs, peuvent être le moyen d’attirer votre attention. Tentez de mettre des mots avec lui sur les raisons de ce « caprice », aidez-le à organiser sa pensée. Expliquez-lui la situation.

Plus grand, aidez-le à verbaliser son mal-être. A partir de 5-6 ans, les « caprices » peuvent exprimer sa difficulté à trouver sa place. C’est aussi à vous de lui indiquer quelle est cette place. Une raison de plus pour maintenir votre autorité et vos positions, garantes de repères certains pour votre enfant. N’hésitez pas à revenir sur la crise passée une fois que les choses se sont calmées afin que votre enfant entende bien ce que vous avez à lui dire et puisse aussi exprimer calmement son ressenti.

Les « caprices » cessent vers l’âge de 7 ans, quand l’enfant intègre les désirs des autres, commence à montrer de l’empathie. Si les « caprices » continuent plus tard, c’est peut-être que vous n’avez pas tenu bon face aux exigences de votre enfant. Il n’a plus confiance en votre autorité. Sachez que se sentir voué à soi-même peut être extrêmement anxiogène pour un enfant. Il faut savoir alors demander de l’aide, par exemple, en en parlant à votre pédiatre ou à votre médecin de famille.

A savoir

 

Ne pas céder aux caprices de votre enfant ne fait pas de vous un mauvais parent ou un parent trop sévère. C’est à vous à lui apprendre les règles indispensables pour qu’il puisse vivre en société. Si vous ne lui apprenez pas, qui le fera ?

Le conseil du pédiatre

 

Retrouvez les conseils de lecture du Docteur Mahé Guibert sur les colères

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