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Bronchiolite du bébé : symptômes et traitement

Mis à jour le 07 octobre 2024 2 de nos experts

bronchiolite bebe

La bronchiolite est l’une des infections respiratoires de l’hiver les plus courantes chez les enfants en bas âge. Elle est majoritairement provoquée par le Virus Respiratoire Syncytial (VRS). Chaque année un nourrisson sur 3 fait une bronchiolite. Pour la majorité, soit 89% la maladie est le plus souvent bénigne. Cependant, chez 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an, elle peut conduire votre bébé à l’hospitalisation, voire en réanimation. Cette maladie représente 1/3 des enfants hospitalisés avant un an (50 000) et conduit tous les ans à 100 000 consultations aux urgences. 

Quels en sont les symptômes ? Quelles mesures préventives prendre pour limiter les risques de bronchiolite et de transmission ? Quand est-il nécessaire de consulter un médecin ?

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Sommaire de l'article

Qu’est-ce que la bronchiolite ?

Définition et transmission

La bronchiolite est une infection virale des voies respiratoires, très contagieuse, épidémique, due à une inflammation aiguë des petites bronches (les bronchioles) qui atteint les nourrissons et bébés de moins de 2 ans. Avant deux ans, 70% des cas sont dus au VRS, plus particulièrement avant 6 mois. Cette infection est responsable d’une inflammation avec augmentation de sécrétions (production de glaires), gênant le passage de l’air dans les voies respiratoires des enfants.

La bronchiolite se transmet par la toux, les postillons, les sécrétions nasales ou oculaires, le contact direct (manuel, un bisou…) ou indirect (objets contaminés tels que sucette, tétine, biberon, jouets…).

Le VRS circule toute l’année, mais il présente un pic épidémique en général entre octobre et mars, époque ou surviennent aussi les épidémies de grippe et de gastro-entérite. Les nourrissons sont ainsi fragilisés et peuvent passer d’une maladie à une autre. Le VRS comme la grippe favorisent les surinfections pulmonaires (pneumonie) à pneumocoque (bactérie) et les otites.

Les bébés très jeunes (moins de trois mois, les prématurés surtout ceux de moins de 33 semaines), ou particulièrement fragiles (maladie préexistante telle qu’une cardiopathie, une maladie respiratoire, un déficit immunitaire etc.) sont particulièrement sujets aux formes graves. Ce surrisque peut durer jusqu’à l’âge de 2 ans.

Bronchite et bronchiolite : comment faire la différence ?

La bronchite et la bronchiolite peuvent paraître assez semblables à première vue (tant dans leur nom que par le fait que ces maladies affectent toutes les deux les voies du système respiratoire). Toutefois, elles sont en réalité deux infections virales distinctes. La bronchiolite atteint les bronchioles (petites voies respiratoires), tandis que la bronchite affecte les bronches (plus grandes). La bronchiolite est principalement une préoccupation chez les nourrissons, tandis que la bronchite peut se manifester tant chez le nourrisson et l’enfant plus grand que chez l’adulte. De plus, les symptômes associés diffèrent notablement. En cas de bronchite, on observe généralement une toux, parfois accompagnée de glaires ainsi que de la fièvre. La bronchiolite, quant à elle, se distingue par la présence d’une respiration sifflante à l’expiration (comme avec l’asthme du nourrisson), qui peut évoluer vers une détresse respiratoire.

Symptômes de la bronchiolite chez bébé

La bronchiolite débute souvent par un rhume (sécrétions abondantes) puis une toux. Des difficultés respiratoires apparaissent ensuite avec une respiration plus rapide, souvent un peu sifflante à l’expiration. Lorsque le bébé commence à être gêné pour respirer, à chaque respiration le ventre se soulève, les espaces entre les côtes se creusent (ce que l’on appelle le tirage intercostal). Parfois le bébé a un peu de fièvre, mais sa température est rarement supérieure à 38,5°.

Cette difficulté à respirer peut fatiguer le bébé, surtout quand il a moins de 3 mois, et peut gêner son alimentation et l’empêcher de finir ses tétées ou biberons. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un professionnel de santé s’il vous semble gêné pour respirer ou s’il boit de moins en moins bien. La guérison survient au bout de 5 à 10 jours, mais la toux diminuera progressivement, pouvant parfois persister plusieurs semaines.

2 critères simples pour évaluer la gravité :

  • Augmentation de la fréquence respiratoire : la respiration étant bruyante, vous pouvez compter plus facilement le nombre de respirations par minute. S’il y a plus de 60 respirations sur une période prolongée alors soyez vigilants.
  • Baisse de l’appétit : votre enfant épuisé boit de moins en moins (tétées ou biberons). Attention en cas de baisse de plus de 50% de la ration habituelle et de façon prolongée.

Quand faut-il consulter un médecin ?

La bronchiolite est très souvent bénigne et l’enfant guérit généralement spontanément en quelques jours.  En cas de comportement normal de votre enfant, il n’est pas nécessaire de consulter immédiatement un médecin. Toutefois, il est important de rester vigilant et attentif à tout signe inquiétant pouvant nécessiter une consultation voire de contacter le 15.

Je consulte rapidement un médecin si mon enfant présente les signes suivants :

  • Nourrisson de moins de 3 mois ou fragile
  • Altération de son état général (il semble fatigué, sourit moins, pleure beaucoup, est tout mou, ne joue pas etc.),
  • Gêne alimentaire, diminution des rations (moins de la moitié de la quantité ingérée habituellement pendant plus de 24 h),
  • Gêne respiratoire et thorax creusé (le ventre se soulève, les espaces entre les côtes se creusent),
  • Fièvre très élevée et/ou mal tolérée,
  • Respiration beaucoup plus rapide que d’habitude (dépassant 60 respirations par minute),

Je vais aux urgences ou je contacte le 15 en cas de signes alarmants :

  • Battement des ailes du nez.
  • Pauses respiratoires ou grande gêne pour respirer,
  • Refus total des biberons et des tétées,
  • Malaises, somnolence,
  • Lèvres bleues,
  • Nourrisson fragile :
    • Prématurité,
    • Bébé de moins de 6 semaines,
    • Bébé avec des facteurs de risque de forme grave (cardiopathie, une maladie respiratoire chronique ou un déficit immunitaire…)

Comment prévenir la bronchiolite ?

Gestes barrières à adopter pour limiter les risques et la transmission

La collectivité, qui augmente les risques d’infection par le contact proche et prolongé avec d’autres bébés, est à proscrire chez le nourrisson fragile.

Si vous avez un nouveau-né ou un nourrisson à la maison, pensez à le protéger lorsque vous-même ou un(e) proche (enfant comme adulte) est enrhumé(e) :

  • Portez un masque de protection, à jeter après chaque usage, en présence de votre enfant,
  • Lavez-vous systématiquement les mains avant et après chaque soin ou frictionnez-les avec une solution hydro-alcoolique,
  • Évitez les contacts trop proches,
  • Nettoyez régulièrement les biberons, sucettes, doudous, jouets…
  • Aérez plusieurs fois par jour la chambre et les pièces à vivre,
  • Allaitez votre bébé, si possible six mois ou plus,
  • Ne fumez pas (tabagisme passif dangereux).

Traitement préventif pour les nourrissons

Il existe actuellement en France deux traitements préventifs de la bronchiolite à VRS :

  1. Soit un anticorps monoclonal le Nirsevimab (Beyfortus®) , qui sera injecté au bébé à sa naissance ou après, s’il est né après le 1er janvier 2024
  2. Soit un vaccin (Abrysvo®) qui peut être fait à la mère entre 32 et 36 semaines de grossesse si son accouchement est prévu en période épidémique. Les anticorps maternels sont dans ce cas transmis au fœtus à travers du placenta.

Ils sont tous les deux recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS). Vous pourrez choisir celui que vous préférez avec votre pédiatre, généraliste, gynécologue ou sage-femme. Si vous êtes en cours de grossesse il est important de discuter de vos vaccins Coqueluche, Grippe et éventuellement Covid. Pour le VRS c’est à 32 SA qu’il faut choisir une stratégie.

Dans les deux cas, le bébé n’est pas vacciné mais il est protégé de façon « passive » pendant au moins 6 mois. Cette protection est assurée par les anticorps, que ceux-ci soient transmis par la mère vaccinée en fin de grossesse ou par l’injection faite directement au bébé après la naissance. La différence est que vacciner la mère se fait 2 mois avant, en fonction d’une date imposée par la nature : celle de l’accouchement.

Le début de l’épidémie VRS peut être aussi variable. Si bébé nait un mois avant il perdra cette période de protection. La date d’injection de l’anticorps monoclonal au bébé peut être, elle, décidée juste avant ou dès le début de l’épidémie.

Les études montrent pour les deux stratégies de protection  une baisse significative (80%) du nombre de nourrissons hospitalisés ou en réanimation.

Dans le détail :

  1. Nirsevimab (Beyfortus®): Anticorps monoclonal  (anticorps qui agit de façon très sélective sur le virus concerné).

Depuis le 15 septembre 2024, cet anticorps est proposé à la maternité, avant la sortie de l’enfant, si la maman n’a pas été vaccinée entre 32 et 36 semaines. Il est gratuit à l’hôpital. Il est également disponible sur ordonnance en pharmacie de ville pour tous les bébés, même en bonne santé, nés après le 1er janvier 2024. Le remboursement est assuré à 30% par la sécurité sociale et 70% par votre mutuelle (demandez confirmation à celle-ci ou au pharmacien car le prix global est proche de 400 €).

Il est particulièrement recommandé de protéger votre bébé s’il aura moins de 6 mois pendant la période de l’épidémie. Cet Anticorps agit en quelques jours et protège plus de 6 mois. Renseignez-vous auprès du médecin qui suit votre enfant.

Pour les prématurés de moins de 32-33 semaines et, en cas de cardiopathie, il existait déjà depuis 1999 un anticorps (Synagis®). Il devait être injecté une fois par mois pendant la saison épidémique. Ce produit devrait être remplacé par Nirsévimab® très rapidement, qui est plus efficace, moins cher et moins douloureux. La plupart des maternités le font d’ailleurs déjà.

2. Vaccination de la femme enceinte par Abrysvo®

Depuis la rentrée 2024, les femmes enceintes, éligibles à la vaccination, qui sont dans leur 8eme mois de grossesse (entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée) et qui vont accoucher pendant la période « VRS » (de septembre à février) peuvent se faire vacciner. Ce vaccin se fait en une injection et peut être couplé avec les vaccins contre la grippe et la Covid. Il doit être décalé de 14 jours avec le vaccin contre la coqueluche (dTcaP). La mère vaccinée va transmettre les anticorps au bout de 14 jours. Le bébé naitra habituellement 2 mois après (40-41 SA), hors prématurité. Il est donc intéressant de vacciner la mère si l’accouchement est prévu entre septembre et février, soit une période de vaccination (à 32 SA) qui va de juillet (pour un accouchement en septembre) à décembre (accouchement en février).

Les anticorps transmis par le placenta grâce à la vaccination de la mère,  permettent de protéger le nourrisson plus de 6 mois après sa naissance. Il faut cependant 14 jours au système immunitaire de maman pour produire ces anticorps. Cela peut poser problème en cas d’accouchement prématuré. Ceci explique qu’il doit être fait plus de 14 jours avant la date estimée d’accouchement pour être efficace. Ce vaccin est remboursé à 100% par la sécurité sociale au titre du régime maternité.

Traitement de la bronchiolite

À ce jour, il n’y a pas de traitement ni de médicaments spécifiques contre la bronchiolite. Cependant, vous pouvez soulager votre bébé en adoptant ces gestes simples pendant toute la durée des symptômes :

  • Lavez son nez fréquemment (désobstruction rhino-pharyngée avec du sérum physiologique par exemple),
  • Aérez bien son environnement (chambre à moins de 19°C la nuit) et n’hésitez pas à prendre l’air régulièrement avec votre bébé pendant la journée,
  • Fractionnez la prise de repas ou tétées (petites quantités fréquemment),
  • Proposez-lui à boire régulièrement pour assurer une hydratation suffisante (tétées au sein plus fréquentes ou biberon d’eau, si votre enfant n’est pas allaité).

La kinésithérapie respiratoire, longtemps préconisée en France, est rarement pertinente selon les recommandations internationales. Ceci est confirmé par les dernières recommandations francaises (source). Ces séances de kinésithérapie avaient pour objectif de désencombrer les voies respiratoires lorsque les sécrétions sont abondantes. Elles ne sont pas douloureuses, mais peuvent être très gênantes pour les nourrissons et relativement impressionnantes pour les parents.

Il est fortement déconseillé de procéder à l’automédication en cas de bronchiolite chez le nourrisson. Si l’administration de médicaments est nécessaire pour faire baisser la température de votre enfant en cas d’inconfort, seul le médecin pourra juger quels médicaments donner en fonction de son âge.

Les bronchiolites (d’origine virale) ne nécessitent pas de prise d’antibiotiques. En effet, les antibiotiques ne sont prescrits uniquement en cas d’infection bactérienne.

La surveillance de votre bébé est très importante

En raison de la très grande contagiosité de ce virus, soyez très attentifs à l’hygiène (lavage fréquent et soigneux des mains à l’eau et au savon), en évitant les contacts trop proches, en nettoyant régulièrement les biberonssucettesdoudousjouets… et enfin en aérant plusieurs fois par jour la chambre de votre bébé et les pièces à vivre de votre logement. Les traitement par corticoïde ou Salbutamol (Ventoline) ne sont pas validés.

Evitez de mettre votre bébé en crèche tant qu’il est malade. La prise en charge en collectivité ne sera jamais aussi consciencieuse qu’à la maison et il risque d’infecter d’autres bébés.

Mon enfant tousse, est-ce une bronchiolite ? Que faire ?

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Pour aller plus loin

 

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Ralston SL et coll.: Clinical practice guideline: the diagnosis, management and prevention of bronchiolitis. Pediatrics 2014; 134: e1474-e1502
https://www.ameli.fr/gironde/medecin/actualites/l-assurance-maladie-prend-desormais-en-charge-deux-traitement-preventifs-contre-la-bronchiolite
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2024-08/bronchiolite_comment_proteger_son_enfant_dune_forme_grave.pdf

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