Mis à jour le 30 octobre 2024 Dr Sarah BYDLOWSKI
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Aider son enfant à avoir confiance en lui est un vrai jeu de funambule : savoir l’encourager, le rassurer, le féliciter sans en faire trop est tout un art. En effet, votre enfant a besoin de sentir que vous croyez profondément en lui pour développer sa propre estime en ses capacités. Il ne faut donc ni le couvrir de recommandations ni le porter aux nues.
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La confiance en soi commence au berceau
Le lien d’attachement qui vous unit à votre enfant depuis sa naissance lui a permis, en le sécurisant, en le rassurant, d’oser faire ses premiers pas et d’explorer le monde qui l’entoure. Plus il se sera senti en confiance, car vous aurez pu le rassurer, plus il aura de témérité. Votre confiance est donc une force que vous communiquez quotidiennement à votre enfant. Et cette force l’aide, en grandissant, à multiplier les expériences. Qui dit expérience dit tentative, réussie ou pas. Car l’important est que votre enfant sache que s’il se trompe, s’il n’arrive pas à faire quelque chose, cela lui sert d’expérience pour la fois suivante, et cela l’aide à devenir de plus en plus capable de réussir.
Dépister le manque de confiance en soi de votre enfant n’est pas toujours simple
Un enfant peut sembler sûr de lui et même particulièrement expansif, et au fond de lui, être tétanisé par la crainte de l’échec. On ne s’en rend donc pas forcément compte sur le moment. Certains indices peuvent vous mettre sur la voie : si votre enfant a des crises de colère, d’angoisse, s’il se dévalue, pense qu’il ne va pas réussir, se trouve nul, a des complexes, se compare aux autres à son désavantage, c’est signe qu’il se dévalorise et a une mauvaise estime de lui-même.
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Votre enfant vous prend pour modèle
Pour lui donner confiance, soyez donc confiant en vous-même. En vous montrant sûr de vous, serein et déterminé, vous donnez l’exemple d’une personne qui va de l’avant.
Essayez donc de positiver sur ce qui vous entoure (éviter de focaliser sur vos propres inquiétudes : le chômage, la situation dans le pays… qui peut inquiéter votre enfant sur ce qui l’attend) mais aussi ce qui l’entoure : si votre enfant part se promener avec ses copains, ne le couvrez pas de recommandations et de conseils qui laissent entendre qu’il y a de quoi s’inquiéter, que tout peut arriver et que votre enfant n’est pas capable de s’en sortir tout seul. Rassurez-le plutôt en lui montrant que vous êtes sûr qu’il peut y arriver, en lui assurant que vous êtes là en cas de problème.
Votre enfant doit pouvoir prendre sa place au sein de votre famille…
Il est unique et suit son propre rythme. Évitez donc de le comparer à ses frères et sœurs, et laissez-lui la possibilité de s’exprimer (parfois certains frères et sœurs prennent toute la place, en occupant le temps de parole, en retenant toute l’attention des autres membres de la famille). Adressez-vous à lui, sollicitez son opinion pendant les repas de famille. Essayez de l’aider à développer son esprit critique, à argumenter (à donner sa propre opinion), à raisonner (poussez-le à creuser lorsqu’il donne un avis, à aller plus loin, à défendre ses idées). S’il peut parler librement, sans que vous cherchiez à l’influencer, s’il se sent un interlocuteur tout aussi valable qu’un autre, cela l’aidera à prendre confiance en lui. De même, encouragez-le à prendre des initiatives à chaque fois que l’occasion se présente : s’il s’habitue à prendre des décisions spontanées, il va apprendre à faire confiance à ses intuitions.
… et sa place au sein de ses amis :
Habituez-le à recevoir et à se rendre à des invitations. Avoir une vie sociale prépare votre enfant à la vie en collectivité.
Des étapes à franchir
Il y a des périodes plus difficiles que d’autres. Lorsque votre enfant doit affronter une nouvelle école (CP, 6ème), il se pose des questions : saura-t-il se faire des amis ? Ne va-t-il pas se perdre dans ce grand bâtiment ? Comprendra-t-il ce qu’on attend de lui ? Ce nouvel univers a de quoi l’effrayer. Il prend conscience que ce qui l’attend est loin du cocon confortable de sa maison. Vous pouvez trouver les mots pour l’encourager et le rassurer : « c’est normal d’avoir peur, de ne pas être sûr d’y arriver, mais moi je sais que tu en es capable ».
En cas d’examen, de compétition sportive, votre enfant pense qu’il va vous décevoir, qu’il n’y arrivera pas : mieux vaut donc ne pas lui mettre trop de pression, il s’en met déjà bien assez lui-même et ne cherchez pas à le faire avancer à un rythme qui n’est pas le sien. S’il craint d’échouer à l’école ou lors d’une épreuve sportive, c’est qu’il a peur de vous décevoir. Mieux vaut donc éviter de lui insuffler un esprit de compétition, au contraire : félicitez le pour sa participation, pour avoir fait de son mieux. Si ses résultats ne sont pas brillants, faites-lui remarquer ses progrès, ou les efforts faits, soulignez les qualités précises dont il a fait preuve :il a peut-être perdu au judo mais vous avez noté qu’il réussissait très bien ses prises, et qu’il les utilisait à bon escient. Bien sûr il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse et de le féliciter à tout bout de champ. Juste lui montrer que vous êtes content qu’il donne le meilleur de lui-même et l’assurer que quels que soient ses résultats, vous l’aimez.
Encouragez-le à développer ses talents : il a besoin de reconnaissance. S’il a des facilités dans une matière qu’il affectionne (dessin, musique, sport…) proposez-lui de prendre des cours pour se perfectionner. Il y réussira mieux qu’ailleurs et se rassurera sur sa propre valeur. Proposez lui aussi des activités où il n’y a pas de compétition, où chacun participe à son niveau. C’est un bon moyen pour se sentir utile dans une équipe sans chercher à être le meilleur, à remporter quelque chose.
Aidez-le à remporter des petites victoires et soulignez ses succès : il a peur de s’aventurer tout seul dans votre quartier ? Commencez par lui confier des défis à sa hauteur : aller chercher le pain, par exemple. Proposez-lui au début d’y aller avec un copain. Petit à petit, il prendra de l’autonomie et se sentira plus sûr de lui.
En vous intéressant à ce qu’il fait à l’école ou dans ses loisirs, vous lui faites sentir qu’il est intéressant. C’est finalement dans le regard que vous portez sur lui qu’il se voit tel qu’il est.
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Le conseil du pédiatre
Enfin, si vous avez le sentiment que votre enfant souffre vraiment d’un manque d’estime de soi, si vous vous inquiétez pour lui, n’hésitez pas à prendre conseil auprès du médecin de votre enfant ou demander un accompagnement psychologique.
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« La confiance en soi » de Gisèle George (Odile Jacob)
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