Rôle de « l’objet transitionnel », le doudou, dans le développement du bébé

Son doudou, un autre « vous » qui le rassure

Au début, lorsque vous laissez votre bébé seul, il croit, parce que vous disparaissez de son horizon, que vous n’existez plus. Or vous représentez toute son existence. Bien sûr, petit à petit, il va comprendre que vous allez revenir, parce qu’il se souviendra que c’est déjà arrivé. Mais les premières semaines, il se sent très vite abandonné.

Vous êtes pourtant bien obligée de vous séparer de lui, ne serait-ce que pour préparer son repas, ou parce qu’il a besoin de dormir. Avec son doudou, il crée un lien qui l’aide à supporter ces moments où il est séparé de vous. Son doudou est finalement son « supporter », selon le terme anglais. Il donne l’impression à votre bébé que la « rupture » est artificielle. Son doudou c’est un peu vous.

Son doudou, une véritable présence physique

Votre bébé est sécurisé aussi par la présence physique familière de son doudou : non seulement par le toucher (ses petits doigts le palpent et il le suçote) mais aussi l’odeur : comme il a l’habitude de le manipuler, de le traîner partout avec lui, de le sentir, il le reconnaît à son odeur, car c’est aussi une partie de lui-même.

En cas de séparation plus longue

En cas de prématurité, la plupart des services de néonatalogie vous recommanderont d’apporter un petit mouchoir ou un foulard propre (en le portant un peu contre vous quelques heures avant de le déposer près de lui dans la couveuse, pour qu’il soit imprégné de votre odeur). Votre nouveau-né est encore trop petit pour avoir choisi son doudou, mais le fait de pouvoir sentir quelque chose de doux qui ait votre odeur est sécurisant pour lui.

De même, s’il doit être hospitalisé ou confié à une tierce personne, mieux vaut que son doudou soit du voyage.

Dans les moments difficiles, doudou sert de test

Le rôle de médiateur du doudou est important : certains médecins préconisent même son usage pour faire accepter les moments difficiles d’une consultation (vaccin) ou d’une anesthésie… Si votre bébé n’est pas disposé à se laisser ausculter sans rien dire, le médecin peut l’y préparer en auscultant sa peluche au préalable ; ainsi le doudou «teste» la situation, sous le regard de votre bébé.

S’il est suffisamment grand (2 ou 3 ans) il va peut-être s’amuser à son tour à ausculter son doudou. Lorsque le médecin refera les mêmes gestes, directement sur votre bébé cette fois, cela aura tout l’air d’un jeu, rassurant et amusant.

En se séparant de son doudou, votre bébé apprend à devenir grand

Le destin naturel du doudou est de s’effacer progressivement. Petit à petit, en faisant l’apprentissage de l’autonomie, votre bébé s’intéresse à d’autres choses et commence, tôt ou tard, à le délaisser un peu. Il s’aperçoit qu’il se passe des choses passionnantes autour de lui et se met à les vivre pleinement. Il vit une période de créativité, de rêverie, et s’investit dans des activités captivantes.

A la crèche puis à l’école maternelle, des moments « sans doudou » sont prévus et votre bébé va tout naturellement s’en détacher. La rupture n’est cependant jamais totale. C’est toujours avec une certaine émotion que les adultes retombent un jour sur leur doudou, et certains ont plaisir à le conserver toute leur vie.

NOUVEAU – Découvrez notre podcast Premiers liens – Créer la relation parent-enfant présenté par le Dr Marie-Hélène Cavert, à découvrir ici…

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